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63 articles taggés Intermèdes Histoire

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INTERMEDE HISTOIRE I

INTERMEDE HISTOIRE I

Le roi Chilpéric Ier et sa troisième épouse, la reine Frédégonde

 
INTERMEDE HISTOIRE I


Dans les années 560, le territoire de Francie occidentale (l'actuelle France), est divisé en quatre parts et dirigé par quatre rois différents. Ces quatre rois sont frères et fils du roi Clotaire Premier, fils de Clovis, premier roi des Francs.
Ce roi eut quatre fils de deux femmes différentes et, à sa mort, il partagea son royaume en quatre royaumes pour doter chacun de ses fils. Caribert devint roi de Paris, Gontran roi d'Orléans, Sigebert roi de Reims et Chilpéric, le seul fils né de son union avec Arnegonde, reçut Soissons.
Des dissensentions naquirent très vite entre les quatre frères. Chilpéric s'attira notamment très souvent la foudre de ses frères, plutôt unis, à cause de sa soif de pouvoir et d'expansion. De plus, seul fils d'Arnegonde, alors que ses trois frères étaient nés d'Ingonde, il se trouve très souvent rejeté de la fratrie.
La faide royale opposa donc les quatres frères, mais également, deux de leurs femmes, les reines Frédégonde et Brunehilde, respectivement épouse de Chilpéric Premier et de Sigebert Premier.
Leur histoire est souvent bien plus connue que celles de leurs époux.

Tout d'abord, nous allons définir le mot faide : la faide était, dans les sociétés germaniques (franques, burgondes, par exemple), une sorte de vengeance privée et légale qui s'exercait entre deux familles ennemies. Cette pratique tend à disparaître à mesure que l'on avance dans le Moyen-Âge.
Pour contrer les faides, des systèmes de compensation furent mis en place comme le « wergeld », une somme d'argent demandée en réparation à une personne coupable de meurtre. Cela permettait, parfois, d'éviter les faides.

Cela n'empêcha pas la dynastie mérovingienne, violente par essence, de s'entre-déchirer et de se livrer à des luttes fratricides durant de très nombreuses années.


I. Frédégonde, la Reine sanguinaire

Née en Picardie, Frédégonde est une reine aux origines modestes. Elle aurait vu le jour vers 545 à Montdidier. Dotée d'une extraordinaire beauté, Frédégonde se découvrit une formidable ambition lorsqu'elle entra au service de la douce reine Audovère, épouse de Chilpéric et mère de ses héritiers. Frédégonde fut la servante de la reine, mais, déjà ses projets se formaient et elle n'escomptait pas rester au service d'Audovère toute sa vie. Très tôt, elle convoita la couche royale. Elle y parvint grâce à un acte extrêmement rusé. Quand le dernier né d'Audovère naquit, Chilpéric se trouvait au combat en Saxe avec son frère et la marraine de l'enfant tardant à arriver, Frédégonde réussit à convaincre Audovère de porter son enfant sur les fonts baptismaux. Frédégonde, en proposant cela à la reine, savait très bien ce qu'elle faisait. En effet, en portant son bébé lors du baptême, Audovère devenait alors sa marraine et la commère de son époux. Ainsi, tout rapport entre eux aurait été incestueux, le baptême instituant des liens familiaux entre les parents et les parrains et marraines (les parrain et marraine d'un enfant ne peuvent, eux aussi, s'unir, c'est un péché aux yeux de l'Eglise).
INTERMEDE HISTOIRE I C'est ainsi qu'Audovère fut répudiée. Frédégonde, la servante, réussit à obtenir du roi une promesse de mariage, mais Chilpéric se rétracta et décida finalement de s'unir à Galswinthe, la fille aînée du roi des Wisigoths. On suppose que Frédégonde, folle de rage de s'être vue supplanter, a fait assassiner Galswinthe dans son sommeil, peu de temps après son mariage, en 568. Un matin, la reine fut trouvée étranglée dans son lit. Chilpéric, qui n'avait jamais manifesté beaucoup d'intérêt pour son épouse wisigothe se trouvait délié et libre d'épouser la servante d'Audovère, bien que cette mort ait déclenché la fureur de la reine Brunehilde, épouse de Sigebert Premier et propre soeur de Galswinthe.
En 568, Chilpéric Premier épouse donc Frédégonde, l'ancienne servante, qui se trouve ainsi propulsée sur le trône de Neustrie.
Ils auront plusieurs enfants, dont une fille, Rigonde, que sa mère manqua tuer en 589. La jeune femme, au caractère débauché, mourra jeune, à vingt ans. Clodebert II, roi de tous les Francs, naquit de l'union de Chilpéric avec Frédégonde. Les autres garçons moururent très jeunes de maladie.
Frédégonde fut une reine redoutable doublée d'une intriguante. Elle commandita notamment les meurtres de la reine Galswinthe, en 568, du roi Sigebert, de la reine Audovère, en 580, de Clovis, le premier fils de Chilpéric, né de son mariage avec Audovère et de l'archevêque de Rouen, Prétextat. La reine mourrut en  596 ou 597 et fut enterrée à Saint-Germain-des-Prés, à Paris.

II. Brunehilde, la Reine wisigothe

INTERMEDE HISTOIRE I

Le mariage de la princesse Brunehilde avec Sigebert Ier 


Brunehilde est une princesse wisigothique, née en 534 à Tolède et connue pour avoir été reine d'Austrasie de part son mariage avec Sigebert Premier, l'un des fils de Clotaire Premier. Elle se maria en 566, en même temps que sa soeur aînée, qui épouse Chilpéric.
Deux ans plus tard, la jeune reine de Neustrie est trouvée morte étranglée et Chilpéric épouse Frédégonde, l'ancienne servante de sa première épouse. Brunehilde exige alors que la mort de sa soeur soit vengée et commence alors la terrible faide royale qui va déchirer les royaumes francs jusqu'en 613.
INTERMEDE HISTOIRE I En 575, Brunehilde devient veuve. En effet, son époux, alors qu'il vient d'être porté sur le pavois, est assassiné par des sbires de la reine de Neustrie Frédégonde. C'est Brunehilde qui va prendre le pouvoir au nom de ses jeunes fils, pas encore en âge de gouverner. Elle se rapproche notamment de Gontran, l'un des frères de son défunt époux.
En 576, elle parvient à séduire Mérovée, fils de Chilpéric et son neveu par alliance. Elle l'épouse, malgré le caractère incestueux du mariage.
Huit ans plus tard, Chilpéric est également assassiné, par Landry, un maire du palais de Neustrie et amant de la reine Frédégonde. Cela n'empêche pas les deux reines de continuer de se déchirer et de tenter de s'entretuer.
Brunehilde est restée dans l'Histoire comme une reine noire, à l'instar de Frédégonde. Elle fut pourtant une personne très cultivée, bien que manipulatrice et intrigante.
La reine Brunehilde mourut à un âge plutôt avancé (elle avait 66 ans environ). Elle subit un terrible supplice : attachée à la queue d'un cheval lancé au galop, elle fut ainsi mise à mort puis son corps fut brûlé.









Avec la mort des deux reines, la faide royale prit fin. Cela dit, les oppositions et les luttes familiales ne cessèrent pas néanmoins dans la royauté franque...
















© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.





Pour en savoir plus : 
 
- Les Reines Pourpres (Les Voiles de Frégédonde / Les Larmes de Brunehilde) ; Jean-Louis Fetjaine. Romans. 
-La Reine Brunehaut ; Bruno Dumézil. Biographie. 

Tags : Intermèdes Histoire
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#Posté le jeudi 14 octobre 2010 13:06

Modifié le samedi 05 janvier 2013 10:11

INTERMEDE HISTOIRE II

INTERMEDE HISTOIRE II


I. Louise de la Vallière


En 1644, à Tours, naît une petite fille, Françoise-Louise de la Baume Le Blanc, demoiselle de la Vallière (du nom du manoir où elle a vu le jour). Très vite, l'enfant est appelée par son second prénom, Louise. Elle est la fille de Laurent de la Baume Le Blanc et de Françoise le Provost. Elle a sept ans quand elle perd son père, militaire. Sa mère, qui a déjà veuvé deux fois se remarie en troisièmes noces avec Jacques de Courtavel, marquis de Saint-Rémy et maître d'hôtel de Gaston d'Orléans à Blois. Louise devient demoiselle d'honneur des filles de Gaston d'Orléans. Elle se liera d'amitié avec l'aînée des filles, Marguerite-Louise.
A la mort de Gaston d'Orléans, le titre de duc d'Orléans passe au frère cadet du roi, Philippe. La jeune Louise, encore une adolescente -elle a dix-sept ans- entre dans la maison d'Henriette d'Angleterre (fille des souverains d'Angleterre Charles Ier et Henriette-Marie de France), la première Madame et épouse de Philippe d'Orléans. Rapidement, une idylle s'installe entre la jolie Madame et son beau-frère et la jeune femme décide de se servir de la jeune Louise pour masquer cette liaison adultère, leurs époux respectifs -Monsieur et la reine Marie-Thérèse- s'étant plaints de cette aventure à peine voilée à la reine-mère Anne d'Autriche, Louis XIV décide de faire croire à tous qu'il s'intéresse à cette jeune fille. Il peut ainsi se rendre chez Madame sans éveiller les soupçons.
Mais il se trouve que Louise de la Vallière, comme nombre de jeunes filles à la cour, est amoureuse du roi. Mais la jeune fille, discrète et modeste, est aussi charmante et il se trouve que ce charme va agir sur le roi. Le monarque s'entiche donc de Louise de la Vallière. Loin d'en être heureuse, la jeune fille semble plutôt gênée par cette liaison avec le roi. Pourtant, c'est d'un amour sincère et complètement désintéressé qu'elle aimera Louis. En 1663, Louise donne au roi un premier enfant illégitime. L'enfant, né secrètement au palais de Brion est prénommé Charles et confié à Madame Colbert, dont l'époux, ministre de Louis XIV, est au courant de la situation. Au même moment, Louise doit quitter le service d'Henriette d'Orléans, qui ne supporte pas d'avoir été supplantée dans le c½ur du roi par l'une de ses dames d'honneur. Elle essaie d'ailleurs de se venger en essayant de détourner le roi de Louise pour d'autres jeunes femmes, telles que la princesse de Monaco. Mais Louis XIV revient toujours vers Louise.
Après Charles, trois autres enfants vont naître des amours de Louis XIV et Louise de la Vallière. Il s'agit de Philippe, qui naît en 1665 et ne survit qu'un an, Marie-Anne qui voit le jour en 1666 et est titrée Mademoiselle de Blois avant de devenir princesse de Conti, puis Louis, qui naît en 1667 et se voit attribuer le titre de comte de Vermandois.
Néanmoins, la reine-mère désapprouve cette aventure et Louis XIV attend la mort d'Anne d'Autriche, en 1666, pour afficher officiellement Louise de la Vallière comme sa maîtresse. Il l'emmène partout, Louise le suit dans tous ces déplacements, et, parfois, prend même place dans le carrosse de la reine Marie-Thérèse.
Mais très vite, le bonheur sans tache se noircit. En 1667, Louise est faite duchesse de la Vallière et de Vaujours et sa fille Marie-Anne est reconnue par le roi. Pour beaucoup de courtisans, c'est là le signe que l'amour du roi pour Louise de la Vallière s'affaiblit et ce titre et cette légitimation seraient en fait des cadeaux d'adieu. En effet, Louis XIV vient de faire connaissance avec une remarquable jeune femme, aussi extravertie que Louise de la Vallière est discrète et introvertie, une Rochechouart de Mortemart mariée à un Monstespan, Françoise, que l'on surnomme Athénaïs. Louise de la Vallière, à nouveau, ne sert que de paravent et sa liaison avec le roi ne sert qu'à dissimuler celle naissante entre le roi et la belle Athénaïs, puisque cette dernière est mariée. Une longue période de cohabitation débute alors entre les deux favorites. C'est l'époque des 
« trois reines » : la reine en titre, Marie-Thérèse d'Autriche, partage la place avec les deux favorites, Louise et Athénaïs.
Mais Louise, affaiblie par ses grossesses et par la vie de Cour, faite essentiellement d'intrigues et de calomnies, s'efface peu à peu, laissant le champ libre à Athénaïs de Montespan. En 1670, elle tombe néanmoins enceinte une quatrième fois du roi, perd l'enfant et on l'a croit elle-même condamnée. Elle survit néanmoins à cette maladie mais souhaite de plus en plus s'éloigner et se retirer de la Cour. De plus, l'attitude du roi envers elle change, Louis en vient à la mépriser. Pour se rendre chez Madame de Montespan, qui devient la favorite officielle, il traverse les appartements de Louise de la Vallière, sous les yeux de cette dernière. Elle décide finalement de se rendre dans un couvent, où elle pourra se faire pardonner sa liaison avec un homme marié, qui est un péché. Une fois déjà, en 1662, elle avait quitté la Cour et le roi après une dispute avec ce dernier mais Louis XIV, encore épris d'elle, l'avait faite arracher aux moniales pour la ramener auprès de lui. Cette fois, c'est Colbert qui tentera de faire revenir Louise mais cette dernière demandera l'autorisation au roi d'entrer définitivement au Carmel. A ce moment, l'aventure entre le roi et Madame de Montespan n'est plus une rumeur et plusieurs enfants sont nés déjà de leur passion. Louise n'est plus la maîtresse en titre, elle doit céder la place à Athénaïs.
En 1674, après s'être excusée devant la reine Marie-Thérèse, Louis de la Vallière quitte définitivement la Cour du roi et prendre le voile chez les Carmélites. Elle y devient Louis de la Miséricorde. Elle a 30 ans. Oubliée de tous, elle y mourra en 1710, à l'âge de 66 ans et fut inhumée dans le cimetière de son couvent. Durant toutes ces années, elle n'aura pas reçu une fois une visite du roi.
Louise de la Vallière a laissé comme souvenir d'elle, son nom à une cravate dérivée du n½ud papillon majoritairement portée par les femmes mais dont l'usage est tombé en désuétude de nos jours.
 
INTERMEDE HISTOIRE II



II. Marie-Angélique de Fontanges


La jolie Fontanges est née Marie-Angélique de Scorailles de Roussille en juillet 1661. Elle aurait vu le jour au château de Cropières, dans l'actuel Cantal. Originaire d'une très ancienne famille auvergnate, Marie-Angélique est la fille d'un lieutenant du roi, Jean-Rigal de Scorailles.
Elle est réputée très tôt pour sa grande beauté et ses cheveux blonds roux, si atypiques, qui séduisent tout le monde. Sa chevelure est complétée par un teint laiteux des plus purs et des yeux bleus-gris. La jeune Fontanges est considérée comme une beauté digne de séduire un roi.
Elle est introduite à la Cour en 1678 par un oncle. Elle devient demoiselle d'honneur de la seconde Madame, Elisabeth-Charlotte la Palatine. Tout de suite, à la Cour, on loue sa beauté mais on regrette sa naïveté et même, sa bêtise. Il est dit d'elle :
« Fontanges, belle comme un ange, mais sotte comme un panier ».
A ce moment-là, Louis XIV est partagé entre sa favorite en titre, Madame de Montespan et Françoise d'Aubigné, la gouvernante des enfants qu'il a eus avec la belle Athénaïs. C'est Madame de Montespan qui présente Marie-Angélique au roi, dans l'espoir de le voir se détourner de Madame de Maintenon, son ancienne amie et désormais rivale. La belle Athénaïs pensait que le roi se lasserait bien vite de cette beauté sans cervelle et lui reviendrait. Elle se trompa en partie.
Marie-Angélique a alors dix-sept ans, Louis XIV en a quarante. La jeune fille a le même âge que le propre fils de celui qui va devenir son amant. Louis XIV est séduit par la beauté candide de cette jeune vierge. En quelques cadeaux, il parvient à conquérir le c½ur de Marie-Angélique, qui se donne avec la naïveté et l'innocence de son âge. Elle recevra une fois la visite du roi au Palais-Royal, la demeure de Monsieur et Madame. Le lendemain, elle quitte le service de la Palatine pour la Cour. Après quelques semaines de secret, Louis XIV exhibe sa nouvelle maîtresse. Les fêtes en l'honneur de la jolie auvergnate se multiplient à la Cour et la jeune fille se voit couverte de biens et de présents par son amant.
La jeune Fontanges est alors pratiquement considérée comme maîtresse officielle et se montre de moins en moins respectueuse envers Madame de Montespan et même la reine.
Rapidement, Marie-Angélique tombe enceinte du roi, ce qui provoque la colère d'Athénaïs de Monstespan, qui constate avec dépit que son plan n'a pas fonctionné et que le roi s'attache de plus en plus à cette jeune femme. En Décembre 1679 (ou Janvier 1680) , Marie-Angélique donne naissance à un premier enfant. La naissance est difficile, a lieu avant terme et l'enfant est mort-né . La jeune femme reste faible et dolente après cette naissance qui l'a fort éprouvée et n'arrive pas à s'en remettre. Elle est victime de nombreuses pertes de sang et de maux de ventre. On l'a dit alors « blessée dans le service ».
En 1680, la faveur de Marie-Angélique décline, le roi s'intéresse de moins en moins à celle qui pourtant, l'avait tant séduit. Fontanges est encore malade, les pertes de sang se multiplient. Elle subit une fausse-couche, dans le courant de l'année 1680 et part se faire soigner, revient à la Cour mais, très vite, les pertes de sang la reprennent, de plus en plus abondantes et douloureuses. Elle perd sa beauté et Louis XIV n'aimant pas les femmes malades, il se désintéresse d'elle.
Le 6 Avril 1680, comme un cadeau d'adieu, le roi accorde à son ancienne amante le titre de duchesse de Fontanges et une pension de 22 000 écus. C'est la fin de la favorite.
Blessée, Marie-Angélique pleura beaucoup de l'insensibilité du roi avant de se retirer dans le monastère de Chelles, où elle pense qu'elle va mourir. Elle y manque de peu de perdre la vie, empoisonnée par l'eau minérale que lui prescrit son médecin.
Elle reçoit tardivement la visite de Louis XIV, qui pleure devant le changement qui s'est opéré sur sa personne. Elle aura ces mots : « Je meurs contente, puisque mes derniers regards ont vu pleurer mon Roi ».
La duchesse de Fontanges fut transportée à l'abbaye de Port-Royal où elle succombera le 28 Juin 1681. Un temps, on pensera que Marie-Angélique a été empoisonnée, étant morte mystérieusement en pleine Affaire des Poisons. Elle fut très certainement emportée par la maladie qui la rongeait depuis la naissance prématurée de son enfant, en 1679 ou 1680 ou un cancer de la membrane f½tale (thèse du XXème siècle).
Marie-Angélique de Fontanges a laissé son nom à une coiffure, très à la mode lorsqu'elle était favorite : il s'agit de la fontange. Un jour de chasse, elle perdit sa coiffure le ruban qui retenait sa chevelure glissa sur son front. Louis XIV trouva cela 
« charmant » et, dès le lendemain, cette coiffure « à la Fontanges » fut adoptée par toutes les dames de la Cour, sauf Madame de Montespan qui trouvait cela de mauvais goût et Madame Palatine, qui se souciait si peu de mode.



INTERMEDE HISTOIRE II













© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.



Pour en savoir plus :

-Louis de La Vallière ; Jean-Christian Petitfils. Biographie. 
-La Duchesse de Fontanges, Favorite de Louis XIV ; Henri Pigaillem. Biographie. 


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#Posté le dimanche 14 novembre 2010 06:13

Modifié le samedi 05 janvier 2013 10:20

INTERMEDE HISTOIRE III

INTERMEDE HISTOIRE III


INTERMEDE HISTOIRE III


Une petite fille prénomée Gabrielle voit le jour entre 1570 et 1573 au château de la Bourdaisière ou au château de C½uvres. Elle est la fille d'Antoine d'Estrées, baron du Boulonnois, vicomte de Soissons et Bersy, gouverneur d'Île-de-France. Sa mère est Françoise Babou de la Bourdaisière.
On ne sait que peu de choses sur son enfance. Elle grandit probablement dans un château familial surnommé « le clapier à putains » lorsque Gabrielle deviendra maîtresse d'Henri IV.
Elle est présentée au tout jeune souverain en 1590 (il n'est roi que depuis une année à peine). Roger de Bellegarde, grand écuyer de France, présente sa maîtresse, Gabrielle, au roi Henri IV lors du siège de Paris qui s'éternise. Ils partent donc tous deux au château de Coeuvres, où demeure Gabrielle et Henri IV se prend tout de suite d'une vive passion pour la jeune femme. En effet, on ne peut que louer la beauté de Gabrielle : elle est « blonde, dorée, d'une taille admirable, d'un teint d'une blancheur éclatante » d'après Mademoiselle de Guise et Agrippa d'Aubigné dit d'elle : « C'est une merveille, comment cette femme de laquelle l'extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu'en concubine tant d'années et avec si peu d'ennemis. Les nécessités de l'État furent ses seules ennemies » .
Gabrielle d'Estrées résiste plus de six mois à Henri IV puis lui cède finalement en Janvier 1591. Le roi marie sa maîtresse -par convenance- à Nicolas Damerval de Liancourt avant de faire divorcer le couple pour rendre la liberté à Gabrielle. Il l'apelle à la Cour, lui octroie le duché de Beaufort et donc, par conséquent, le titre de duchesse. Les parents de la nouvelle duchesse ne sont pas exemptés et se voient comblés d'honneurs par le souverain. La jeune femme reçoit également le marquisat de Montceaux et le château de Montceaux-lès-Meaux, où elle fera construire de nouveaux bâtiments dont quatre pavillons d'angle.
Henri IV est tant épris de sa maîtresse qu'il songe à l'épouser et à en faire sa reine de France, mais le peuple voit d'un mauvais oeil qu'une femme de mauvaise vie et d'un rang nobiliaire insuffisant puisse devenir reine. Le projet fut empêché par Marguerite de Valois, la reine Margot, épouse d'Henri IV mais séparée de lui depuis de longues années. Le Pape s'oppposa également à cette union et Gabrielle d'Estrées ne fut jamais reine.
Gabrielle avait alors donné trois enfants au roi, qui n'avait pas de descendance légitime et les possibles problèmes de succession qui pouvaient survenir inquiétaient l'opinion. La concubine avait donné deux fils et une fille au roi : César (1594 - 1665), le duc de Vendôme, Catherine-Henriette (1596 - 1663), dite Mademoiselle de Vendôme et Alexandre (1598 - 1629), dit le Chevalier de Vendôme.
Elle est enceinte du quatrième enfant du roi, près d'accoucher, quand une mort surprenante emporta la concubine. Dans la nuit du 9 au 10 Avril 1599, Gabrielle d'Estrées, qui séjourne dans la maison du financier Zamet est subitement prise de terribles convulsions. On pensa qu'elle succombe à un empoisonnement volontaire, le poison ayant été placé dans la nourriture ou les boissons ingérées par Gabrielle lors de la soirée. Elle aurait en fait été victime d'apoplexie foudroyante ou d'eclampsie puerpérale, une complication sérieuse de la grossesse caractérisée notamment par des convulsions. Elle accouche d'un enfant mort-né et rend l'âme quelques instants plus tard.
Autre hypothèse plus mystique : Gabrielle d'Estrées aurait été étranglée par le Diable tant son agonie fut terrible et son apparence, dans la mort, effrayante. On raconte que son visage était noirci et révulsé, jusqu'à la rendre méconaissable. On arrêta d'ailleurs Henri IV à Villejuif, alors qu'il se rendait à Fontainebleau pour la voir afin de lui éviter ce spectacle.
Au lendemain de sa mort, Henri IV écrivit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon c½ur est morte et ne rejettera plus... »
Gabrielle eut droit à des funérailles royales. Ses obsèques furent célébrées en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois puis son corps fut inhumé dans le c
h½ur de l'église de l'abbaye de Maubuisson, qui dirigeait sa soeur, Angélique d'Estrées.
 
 
INTERMEDE HISTOIRE III

Les Adieux d'Henri IV à Gabrielle d'Estrées, vus depuis le XIXème siècle...Tableau de Eugène Latil. 

 


© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.

Pour en savoir plus :

-Gabrielle d'Estrées, le grand amour de Henri IV ; Michel de Decker. Biographie. 
-Gabrielle d'Estrées ; Jeannine Garisson. Biographie. 
- «J'ai tellement envie de vous », Lettres d'amour. 1585-1610 ; Henri IV





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#Posté le dimanche 19 décembre 2010 07:02

Modifié le vendredi 21 février 2014 13:17

INTERMEDE HISTOIRE IV

INTERMEDE HISTOIRE IV


INTERMEDE HISTOIRE IV
Retour de la reine Isabelle et de son fils Edouard III en Angleterre 

En 1292 naît une fille de France prénommée Isabelle. Elle est la fille du roi de France Philippe le Bel -petit-fils du roi saint Louis- et de la reine Jeanne Ière de Navarre. Elle a deux frères aînés, Louis, le futur Louis X le Hutin, né en 1289 et Philippe, le futur Philippe V le Long, né en 1291. Elle sera l'aînée d'un troisième frère, Charles, le futur roi Charles IV le Bel et dernier de la lignée des Capétiens directs.
Par son ascendance paternelle, Isabelle est l'arrière-petite-fille du roi Louis IX, qui sera canonisé en 1297. Elle est certainement l'enfant de Philippe le Bel qui lui ressemble le plus, tant physiquement que psychologiquement et la jeune fille conçoit le pouvoir de la même manière que son père.
Élevée à la Cour de son père, à Paris, Isabelle a 16 ans lorsque son père la marie au faible roi d'Angleterre, Édouard II. Très vite, la jeune reine va souffrir des penchants sexuels de son mari et de la présence à la cour des favoris de ce dernier, comme Piers Gaveston ou Hugh le Despenser.
Les souverains d'Angleterre auront néanmoins quatre enfants et en Novembre 1312 naît Édouard, le futur Édouard III. Isabelle, malgré son titre de reine d'Angleterre, reste très attachée à son pays d'origine et, quand un scandale d'adultère éclaboussant directement ses trois frères éclate, elle s'indigne du comportement de ses belles-s½urs. Néanmoins, ce n'est pas elle, comme le dit Maurice Druon dans Les Rois Maudits, qui fera éclater le scandale avec l'aide de Robert d'Artois.
Les années passant, Isabelle et son époux se séparent de plus en plus, Édouard II étant follement épris de Hugh le Despenser, son mignon. Il va même jusqu'à spolier sa femme de son apanage pour doter son favori. De plus, au même moment, la tension monte entre la France et l'Angleterre et Isabelle, étant la s½ur du roi Charles IV est envoyée auprès de lui en France. C'est là qu'elle devient la maîtresse de Roger Mortimer, un prisonnier d'Édouard II qui s'est évadé et a quitté l'Angleterre pour trouver refuge en France. Ensemble, ils lèvent une armée en Flandres et, en Septembre 1326, accostent en Angleterre, à la tête d'une rébellion contre le roi. Impuissant face à la révolte de sa femme et des barons, Édouard II est finalement déposé et enfermé dans la forteresse de Kenilworth. Les Despenser père et fils sont eux aussi arrêtés.
Le jeune Édouard, fils d'Isabelle et Édouard II est couronné et sa mère et son amant, Mortimer, deviennent régents de 1326 à 1328. Devenu gênant, Édouard II est exécuté dans sa prison par ses gardiens. L'ordre aurait été donné par Isabelle et Mortimer eux-même. Le message, qui peut être compris de deux façons différentes et laissé à l'appréciation des gardiens du roi, retenu prisonnier à Berkeley. Voici la traduction du message latin et ses deux sens : « Ne tuez pas Édouard, il est bon de craindre...de faire cette chose. » ou bien : « Ne craignez pas de tuer Édouard, c'est chose bonne ». Le roi Édouard II meurt dans la nuit du 11 Octobre 1327. On ne sait pas réellement comment il a été assassiné.
En 1330, Édouard III prend le pouvoir, fait arrêter Mortimer, qui mourra un peu plus tard sur l'échafaud de Tyburn. Isabelle, elle, est exilée par son fils au château de Rising, où elle mourra en 1358.
 
 
 
INTERMEDE HISTOIRE IV

 Julie Gayet est la Louve de France dans l'adaptation des Rois Maudits par Josée Dayan, en 2005 
 








  
© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci
Vous pouvez également le retrouver sur le forum Hong-Kong-Garden
 
 
Pour en savoir plus :
 
-Les Rois Maudits (La Louve de France, tome 4) ; Maurice Druon. Roman.





Tags : Intermèdes Histoire
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#Posté le samedi 05 février 2011 16:36

Modifié le samedi 05 janvier 2013 10:21

INTERMEDE HISTOIRE V

INTERMEDE HISTOIRE V
 
En 1918, la famille impériale de Russie est assassinée dans les sous-sols de la maison Ipatiev, près de Iekaterinebourg, en Russie. Déjà, depuis 1905 et l'intrusion du mage Raspoutine dans la vie de la
famille impériale, terrorisée à l'idée de perdre le petit héritier, Alexis, atteint d'hémophilie, la situation est difficile en Russie, mais plus encore depuis que les bolcheviques, emmenés par Lénine, font la
Révolution. Accusés de tous les maux, comme le furent avant eux les souverains de France Louis XVI et Marie-Antoinette (comme la reine de France, Alexandra Feodorovna, la tsarine souffrira de son
image d'étrangère), le tsar et son épouse doivent mourir mais aussi leurs enfants -4 filles et un fils-, qui partagent la réclusion de leurs parents, à Tsarskoïe Selo puis dans la funeste maison Ipatiev, qui fut
leur dernière demeure.
En Juillet 1918, s'en est fini de la famille impériale. Après leurs meurtres par balles, les corps sont extraits de la maison Ipatiev et amenés dans un lieu isolé. Défigurés à la chaux, les membres de la famille 
sont ensuite inhumés non loin de Iekaterinebourg. Jusqu'au XXIème siècle, on a cru possible la survivance d'un ou deux enfants (Maria et Alexis ou Anastasia et Alexis, c'est selon), les corps n'ayant pas été
retrouvés avec les autres, voire de la tsarine et de ses enfants, qui auraient été épargnés. Aujourd'hui, on sait que ceci est faux, deux corps ayant été récemment mis au jour non loin de l'endroit où furent enterrés le tsar et ses proches. Désormais, les Romanov reposent ensemble à Saint-Pétersbourg et ils furent canonisés.
 
I. Olga Nikolaïevna de Russie (1895-1918)
 
 INTERMEDE HISTOIRE V  La grande-duchesse Olga Nikolaïevna de Russie ou Olga Nikolaïevna Romanova est née le 15 Novembre 1895 à Tsarskoïe Selo. Fille aînée du tsar Nicolas II et de son épouse, Alexandra, elle était membre de la famille impériale de Russie.
La marraine de l'enfant n'est autre que son arrière-grand-mère, la célèbre reine Victoria. Après elle naquirent trois s½urs et un frère et Olga se montra très proche de sa jeune s½ur Tatiana, avec qui elle
passait le plus clair de son temps. Les deux jeunes filles partageaient d'ailleurs la même chambre et étaient connues sous le sobriquet « la grande paire ». Leurs petites s½urs, Maria et Anastasia, elles, se
faisaient connaître sous le surnom de « la petite paire » !
Olga avait des cheveux blonds tirant sur le châtain et des yeux bleus lumineux, dans un long visage. Considérée comme moins jolie que ses s½urs Maria et Tatiana, son apparence s'est néanmoins beaucoup améliorée durant son adolescence. Selon sa mère, la tsarine :  « Elle était un peu au-dessus de la hauteur moyenne, avec un teint frais, les yeux d'un bleu profond, et avait de jolies mains ».
Dès son plus jeune âge, Olga est réputée pour avoir un grand c½ur Elle était honnête et possédait un grand désir d'aider les autres. Mais, en contrepartie, elle était aussi d'un tempérament fort et était également connue pour ne pas être très obéissante. D'ailleurs, alors qu'elle était enfant et qu'elle posait pour un portrait, elle perdit soudainement patience et se fâcha contre le peintre. Ses précepteurs et gouvernantes avaient d'ailleurs relevé que la jeune fille pouvait parfois se montrer autoritaire et impulsive mais tous s'accordaient pour louer son amour des études et de la lecture, contrairement à son frère et ses s½urs Selon Pierre Gilliard, son précepteur français « Olga possédait un cerveau remarquablement rapide, elle avait de grandes capacités de raisonnement et d'initiative.» La tsarine Alexandra avait parfois du mal à tenir sa fille aînée calme.
A l'adolescence, comme son frère et ses s½urs, Olga aime beaucoup jouer au tennis et s'adonner à la natation, notamment avec son père lors des vacances d'été de la famille. Elle était très proche de Nicolas II et se confiait beaucoup à lui, notamment lors de longues promenades. Olga aimait aussi énormément sa mère mais les relations entre la mère et la fille se refroidirent quelque peu à l'adolescence.
Alexandra, dans une lettre à son époux, en 1916, lui explique d'ailleurs, que, à chaque dispute, Olga devient insolente et conclut par un « Je fais ce que je veux ». La tsarine déplorait aussi la mauvaise humeur de son aînée et sa réticence à rendre visite aux nombreux blessés installés au palais d'hiver durant la guerre. Il est vraisemblable qu'Olga a souffert des nombreuses dépressions qui affectent la tsarine Alexandra et elle s'en plaint d'ailleurs, en 1913, à sa grand-mère, l'impératrice Maria Feodorovna ( « Comme d'habitude, son c½ur n'est pas bien, cela devient désagréable », écrit la jeune fille). La reine Marie de Roumanie, qui avait rencontré Olga et ses s½urs lors d'un voyage d'État de Nicolas II en Roumanie mentionne que la fille aînée du tsar agit bien souvent en fonction de ses désirs.
A l'adolescence, Olga fut d'ailleurs très souvent rappelée à l'ordre par ses parents, qui souhaitaient la voir plus patientes avec ses petites s½urs et plus polie avec les serviteurs, avec qui elle se disputait très souvent. Une femme de chambre nommée Esberg faisait d'ailleurs ce portrait peu reluisant de la jeune femme : elle serait une enfant gâtée, capricieuse et paresseuse.
En Novembre 1911, Olga fête son seizième anniversaire et un bal est donné à cet effet. On célèbre aussi son entrée officielle dans le monde. Avant le début de la guerre, des discussions avaient eu lieu à propos d'un mariage entre la grande-duchesse et le prince Charles de Roumanie. Mais Olga n'aimait pas Charles et sa mère dut d'ailleurs insister fortement pour qu'elle acceptât d'adresser la parole au jeune homme ! Les plans de mariage élaborés furent infructueux et n'aboutirent pas. Le fils ainé de Georges V d'Angleterre et le prince héritier Alexandre de Serbie avaient été évoqués comme possibles époux mais Olga avait confié à son précepteur Pierre Gilliard ne vouloir qu'épouser un Russe et rester vivre dans son pays natal. A l'âge de dix-huit ans, elle tombe amoureuse de Pavel Voronov, un officier subalterne du yacht impérial, mais la différence de rang empêche l'union et Voronov finit par épouser une autre femme ( « C'est triste, affligeant. », écrivit Olga dans son journal le jour du mariage de Voronov). Dans son journal, en 1915 et 1916 est également mentionné le nom de Mitia, dont Olga parlait avec force affection, mais l'on n'en sait pas plus. Ce garçon pourrait être Dimitri Tchakh-Bagov, un soldat blessé dont Olga s'était éprise en 1915.
Une possibilité de mariage entre Olga et son cousin germain Boris Vladimirovitch de Russie fut évoquée mais la duchesse Alexandre refusa.
En 1915, elle soigne, avec sa mère et sa s½ur Tatiana les soldats blessés revenus du front mais ne supportant plus la vue des soldats mourants, elle se contenta d'un poste d'aide-soignante et reçut des injections d'arsenic, considéré à l'époque comme un remède contre la dépression et les troubles nerveux. A ce moment-là et ensuite pendant la Révolution, il est plausible qu'Olga ait été parfaitement au fait de la situation économique et politique de la Russie et consciente que le peuple n'aimait pas ses parents. Ce fut certainement celle qui comprit le mieux la situation, peut-être encore mieux que ses parents eux-mêmes. Elle avait en effet peu d'illusions quant à son avenir et celle de sa famille.
Au cours de la Révolution de 1917, la famille impériale est retenue une première fois au palais de Tsarskoïe Selo, la résidence d'été des tsars. Puis, pour sa sécurité, la famille fut ensuite transférée vers Tobolsk et, enfin, à Iekaterinebourg, dans la maison Ipatiev. Avant son transfert dans cette demeure, Olga portait sur elle un petit revolver donné par son père mais, découverte, elle dut se résoudre à laisser l'arme. Dans ses effets personnels fut également retrouvé un livre sur Napoléon Ier écrit par l'Aiglon, son fils, qui était resté fidèle jusqu'au bout à son père. Cela montre bien la volonté d'Olga d'en faire de même avec Nicolas II, qu'elle adorait.
En Avril 1918, Olga resta à Tobolsk avec Tatiana et Anastasia, au chevet d'Alexis malade, tandis que le couple impérial et Maria prenaient le chemin de Iekaterinebourg. Pendant ce temps, les trois filles cousirent des bijoux dans leurs robes, espérant ainsi les soustraire aux bolchéviques. En Mai, Alexis et ses trois s½urs rejoignirent leurs parents et Maria à Iekaterinebourg.
Au cours de ces derniers mois, Olga aurait été profondément déprimée et aurait beaucoup maigri. Elle semblait malade, comme l'écrivit l'un des gardes, Alexandre Strekotine, dans ses Mémoires. Olga se serait également disputée avec sa s½ur Maria, qu'elle jugeait trop respectueuse envers leurs gardes.
Le 17 Juillet 1918, les hommes de Yourovski massacrent la famille impériale dans les sous-sols de la villa Ipatiev. Olga a alors vingt-deux ans. Elle aurait regardé mourir sa s½ur Tatiana avant de tomber à son tour sous les balles.
 
II. Tatiana Nikolaïevna de Russie (1897-1918)
 
 INTERMEDE HISTOIRE V  Tatiana Nikolaïevna de Russie, parfois surnommée Tania, fille d'Alexandra et Nicolas II est née le 10 Juin 1897 à Peterhof. Elle est la deuxième fille de l'empereur et de son épouse et est de deux ans lacadette de sa s½ur Olga. Proche de sa mère, Tatiana est surnommée « la Gouvernante », rapport à son caractère déterminé et parfois autoritaire.
Second enfant du couple impérial, Tatiana est la grande s½ur des grandes-duchesses Maria et Anastasia et du petit Alexis, l'héritier. Elle était grande et mince, avait le teint mat, des cheveux auburn et les yeux bleu-gris. Ses contemporains décrivent la jeune Tatiana comme une jeune fille élégante et elle était d'ailleurs considérée comme la plus belle des filles du tsar. La jeune fille avait pour surnoms «Tania », « Tatia », « Tatianotchka » ou « Tanouchka ».
Tout comme son frère et ses s½urs, Tatiana a été élevée dans une certaine austérité. Avec ses s½urs, elle dormait sur des lits de camps et prenait des bains froids le matin. Quand elles avaient du temps, les grandes-duchesses s'adonnaient ensemble au tricot et à la broderie. Les filles avaient aussi pour devoir de faire don de leur travail à des associations caritatives.
Tatiana aurait reçu ce prénom, selon son cousin Constantin Constantinovitch de Russie, en hommage à l'héroïne du roman d'Alexandre Pouchkine. Le tsar avait eu l'idée de nommer ses deux premières filles Olga et Tatiana, comme les s½urs du célèbre roman.
Tatiana était très proche de sa s½ur aînée Tatiana et formaient toutes deux ce que l'on appelle « la grande paire ». Confidentes l'une de l'autre, elles partageaient la même chambre.
En 1901, alors qu'elle n'a que six ans, Olga tombe malade : elle a contracté la fièvre typhoïde et est mise en quarantaine. Lorsqu'elle se rétablit, sa jeune s½ur Tatiana est autorisée à la voir mais l'enfant n'est pas capable de reconnaître sa s½ur Sa gouvernante persuade alors Tatiana que la petite fille qu'elle vient de voir est bien sa s½ur Tatiana, âgée de quatre ans, éclate alors en sanglots et réplique que cette enfant pâle et mince ne pouvait pas être Olga. Pierre Gilliard, le précepteur des enfants, écrit d'ailleurs que les deux s½urs  se « préoccupaient énormément l'une de l'autre ».
Toujours selon son précepteur, Tatiana était une jeune fille équilibrée mais beaucoup moins spontanée que sa s½ur Olga. Elle semblait aussi plus introvertie que son aînée. Peut-être moins douée qu'Olga pour les études, Tatiana travaillait néanmoins plus dur et avait plus de projets que son aînée. Le colonel Kobylinsky, gardien de la famille impériale durant leur exil à Tsarskoïe-Selo affirmait que Tatiana «n'avait aucun goût pour l'art » et qu'il peut-être mieux valu pour elle d'être un homme ! D'autres par contre estimaient que Tatiana montrait un grand talent lorsqu'il s'agissait de s'habiller et de se coiffer.
Selon Anna Vyroubova, une amie intime d'Alexandra Feodorovna, Tatiana était très douée pour la couture, la broderie et le crochet et qu'elle coiffait sa mère encore mieux que ses coiffeurs professionnels.
Tatiana, comme ses s½urs et ses parents, a souffert de voir son jeune frère Alexis atteint d'hémophilie, maladie qui faillit lui coûter plusieurs fois la vie. Tatiana, comme ses trois s½urs, pouvait être porteuse du gêne, transmis par leur mère, qui l'avait elle-même hérité de sa grand-mère la reine Victoria. Selon leur tante Olga, s½ur de Nicolas II, les quatre s½urs saignaient plus que la normale, elles auraient donc été porteuses elles aussi du gêne. Les porteurs du gêne, en effet, peuvent ne pas être hémophiles mais présenter une partie des symptômes de cette maladie.
La tsarine, angoissée par la maladie de son fils, demanda alors conseil à Grigori Raspoutine, un paysan russe originaire de Sibérie et qui parvint à sauver la vie du petit tsarévitch plusieurs fois. Comme son frère et ses s½urs, Tatiana était proche de Raspoutine. Les enfants le surnommaient d'ailleurs « notre ami » et se confiaient à lui et Raspoutine éprouvait également de l'amitié pour les enfants impériaux.
Néanmoins, ces relations entre Raspoutine et les enfants ne manquent pas d'horrifier l'entourage des tsars. On a en effet insinué que Raspoutine aurait séduit non seulement la tsarine Alexandra mais aussi ses quatre filles. La famille impériale resta néanmoins proche de lui jusqu'à son assassinat en 1916 et les grandes-duchesses auraient d'ailleurs été bouleversées par cette mort.
Tatiana, comme Alexandra, sa mère, était très pieuse et lisait d'ailleurs très souvent les Saintes Écritures. La jeune femme avait aussi étudié des ouvrages de théologie. Selon un officier de la Cour, Tatiana avait un caractère difficile mais aussi plus de profondeur spirituelle que sa s½ur Olga.
Tatiana est une jeune adolescente quand la Première Guerre Mondiale éclate et la jeune grande-duchesse se voit assigner un régiment de soldats, les hussards du régiment Vosnessensky et le rang honorifique de colonel lui est donné. Tatiana et Olga adoraient sortir inspecter les soldats, c'était une chose qui les rendaient
heureuses toutes deux. A quatorze ans, la jeune Tatiana tombe amoureuse d'un officier et, un jour qu'elle est malade, elle supplie sa mère de lui donner la permission d'assister à l'inspection de la seconde Division pour voir cet officier ( « Je voudrais vraiment aller voir la revue de la seconde Division, je suis la deuxième de vos filles et, Olga ayant été à celle de la première, c'est mon tour » a écrit Alexandra le 20 avril 1911, « ...Oui, maman, en plus dans la deuxième division je dois voir... vous savez qui... »). Malgré le contentement qu'éprouvait Tatiana à rencontrer des officiers et des soldats, elle fut parfois choquée par leur comportement. Elle a quatorze ans lorsqu'elle assiste à une scène d'une violence inouïe, la première pour elle : il s'agit de l'assassinat du premier ministre Piotr Stolypine, lors d'une représentation à l'opéra de Kiev. Tatiana et Olga assistèrent à la fusillade depuis le balcon impérial avec leur père. Tatiana pleura beaucoup et eut du mal à s'endormir cette nuit-là.
Lors de la Première Guerre Mondiale, Tatiana devient, comme sa s½ur aînée, infirmière à l'hôpital aménagé au palais d'hiver de Saint-Pétersbourg. Ne se plaignant que rarement, Tatiana se montrait aussi douée que sa mère dans les soins aux blessés. Très patriote, Tatiana soutient à fond son pays et dut même présenter ses excuses à sa mère alors qu'elle avait critiqué les Allemands devant elle (n'oublions pas qu'Alexandra, née Alix de Hesse-Darmstadt, était allemande). Tatiana expliqua qu'elle avait oublié les origines allemandes de sa mère et cette dernière la rassura en lui disant qu'elle se sentait parfaitement russe et n'avait pas été blessée par les propos de sa fille.
En 1915, Tatiana souhaite aider sa mère dans ses ½uvres de bienfaisance liées à la guerre.
Pour ce qui est de l'amour, il semble que Tatiana ait été amoureuse au moins une fois dans sa vie. Tatiana rencontre Dimitri Yakovlevitch Malama, un officier de la cavalerie russe, blessé au front en 1914.
Il semblerait qu'une liaison se soit tissée entre les deux jeunes gens lorsque Malama devint écuyer du régiment qui montait la garde à Tsarskoïe Selo. C'est le jeune homme qui donne à Tatiana son chien, un
petit bouledogue français nommé Ortino. Ce chien mourut rapidement et Malama le remplaça par un chiot qui accompagna Tatiana à Iekaterinebourg et mourut très certainement là-bas avec la famille impériale. Malama serait mort en 1919, un peu après la famille impériale, alors qu'il commandait une unité de Russes blancs contre les bolchéviques, pendant la guerre civile en Ukraine.
La jeune grande-duchesse aurait eu également une certaine inclination pour un simple soldat nommé  Vladimir Kiknadzé et qu'elle soigna lorsqu'il fut blessé à la guerre. Olga et sa s½ur auraient inventé des excuses pour lui rendre visite à l'hôpital !
Lorsque la Révolution éclate en 1917, Tatiana partage la captivité de sa famille à Tsarskoïe Selo puis fut séparée de ses parents et de sa s½ur Maria lorsque Alexis tomba malade : le couple impérial et Maria rejoignirent Iekaterinebourg tandis que Tatiana, Olga et Anastasia restaient à Tobolsk auprès du petit Alexis. Comme ses s½urs, elle fut traumatisée par son transfert de Tobolsk à Iekaterinebourg, sur le bateau le Rouss, en mai 1918. En effet, les gardes n'hésitèrent pas à harceler et bousculer les jeunes filles, pour tenter de trouver leurs bijoux.
Pierre Gilliard, le précepteur suisse des enfants raconte ainsi la dernière fois qu'il les vit : « Je voulus sortir, mais je fus brutalement repoussé dans le wagon par la sentinelle. Je revins à la fenêtre. Tatiana s'avançait la dernière, portant son petit chien et traînant péniblement une lourde valise brune. Il pleuvait et je la voyais s'enfoncer à chaque pas dans la boue. Nagorny voulut se porter à son aide : il futviolemment rejeté en arrière par un des commissaires. »
 Durant sa captivité dans la maison Ipatiev, Tatiana rejoignait parfois ses s½urs et les jeunes femmes allaient parfois discuter avec leurs gardes. Un jour, un garde fit une plaisanterie plutôt osée à la grande-duchesse, qui, choquée devint alors très pâle. Sa s½ur Maria gronda alors le garde pour ce mauvais langage. Très courageuse, peut-être la plus courageuse de la famille, Tatiana se faisait mener près de ses parents pour demander aux gardes le règlement ou être informée de ce qui allait arriver prochainement à sa famille. Elle passait beaucoup de temps avec Alexandra et son petit frère, malade, leur faisait la lecture et jouait à des jeux pour passer le temps.
Tatiana avait vingt-et-un ans lorsqu'elle périt avec toute sa famille dans les sous-sols de la maison Ipatiev. Ce serait Yourovsky lui-même (le commandant des hommes venus assassiner la famille impériale) qui aurait tué la grande-duchesse Tatiana avant sa s½ur Olga.
Après 1918, des rumeurs de survivance sont nés et on a dit que Tatiana avait été expédiée en Angleterre. Là, elle aurait épousé un officier britannique et aurait vécu sous le nom de Larissa Tudor.
Aujourd'hui, des fouilles ont eu lieu là où les membres de la famille impériale furent inhumés après la tuerie et des test ADN ont été effectués : les corps manquants ont été identifiés comme étant ceux de Maria et d'Alexis et le corps de Tatiana a été également retrouvé. La seconde grande-duchesse est donc bien morte avec son frère, ses s½urs et ses parents, en Juillet 1918, dans la maison Ipatiev.
Son corps est aujourd'hui enterré avec ceux de sa famille dans la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, depuis le 17 Juillet 1998.
 
III. Maria Nikolaïevna de Russie (1899-1918)
 
INTERMEDE HISTOIRE V  La grande-duchesse Maria Nikolaïevna de Russie ou Maria Nikolaïevna Romanova est née le 26 Juin 1899 à Peterhof. Membre de la famille impériale de Russie est la troisième fille de Nicolas II etd'Alexandra Feodorovna.
La jeune fille se faisait surnommer  « Ange » et ses s½urs la surnommaient leur demi-s½ur car Maria était toujours sage. Si sa grande s½ur Tatiana était la plus jolie, Maria était la plus charmeuse et la plus
romantique des quatre.
Les contemporains de Maria la décrivent comme jolie et coquette. Elle avait des cheveux d'un brun clair et de grands yeux bleus, surnommés dans la famille « Maria's soucoupes ». Tatiana Botkine trouvait qu'elle avait des yeux « doux et tendres » . Lorsqu'elle était encore un bébé puis une enfant, Maria était comparée à l'un des anges peints par Botticelli et elle était surnommée « l'aimable bébé » du fait de sa bonne nature par le grand-duc Vladimir Alexandrovitch de Russie.
Maria était surnommé « Machka », « Macha » ou encore « le bon gros toutou » par ses proches. Comme ses s½urs aînées, sa petite s½ur Anastasia et son frère Alexis, elle est initiée aux études par le précepteur Pierre Gilliard. Si ses s½urs aînées sont surnommées « la grande paire», Maria et Anastasia, elles, sont « la petite paire ». Elles passaient en effet beaucoup de temps ensemble et partageaient la même chambre, comme le faisaient les grandes-duchesses Tatiana et Olga. Les quatre s½urs sont également connues sous l'acronyme OTMA, assemblage de leurs initiales respectives et qu'elles mettent au point lors de leur captivité.
Si les deux aînées, durant la Première Guerre Mondiale deviennent infirmières et s'occupent des soldats blessés, Alexandra estime que ses deux filles cadettes sont bien trop jeunes pour l'être et Maria et
Anastasia se contentaient donc de rendre visite aux soldats, installés à l'hôpital de Tsarskoïe Selo. Les deux jeunes filles jouaient au billard ou aux dames avec les soldats blessés. Maria et Anastasia ont également rendu visite à des infirmières scolaires et les ont aidées à s'occuper d'enfants. Pendant leur temps libre, Maria, ses s½urs et parfois, la tsarine, allaient rendre visite à Nicolas II et au petit tsarévitch au quartier général de Moguilev. Au cours de ses visites, Maria se serait sentie attirée par  Nicolas Dimitrievitch Demenkov, un officier de son père. Lorsqu'elle les grandes-duchesses retournaient à Tsarskoïe Selo, Maria demandait d'ailleurs souvent à son père de lui donner des nouvelles de Demenkov et, parfois, en guise de plaisanterie, signait des lettres sous le nom de « Mme Demenkov ».
En 1918, alors que la famille impériale se trouve à Tobolsk, après avoir déjà connu la captivité à Tsarskoïe Selo, le petit tsarévitch tombe malade. Ses s½urs Olga, Tatiana et Anastasia restent près de lui et Maria est choisie par Alexandra pour accompagner le couple impériale à Iekaterinebourg, car, lors de leur détention, Maria avait beaucoup mûri. Anastasia, elle, n'était qu'une enfant et Olga souffrait alors d'une dépression. Quant à Tatiana, Alexandra préféra la laisser auprès de son jeune frère car elle était la seule à pouvoir gérer la situation grâce à la fermeté de son caractère. Le couple et Maria furent ensuite rejoints en mai 1918 par les autres enfants.
Dans la nuit du 16 au 17 Juillet, les Romanov sont éveillés, on leur somme de s'habiller et de descendre aux sous-sols de la maison Ipatiev. Selon un compte-rendu de l'assassinat, Maria, lorsqu'elle vit les hommes de Yourovski arriver se serait mise à frapper à la porte d'une salle d'entreposage tout en pleurant et demandant de l'aide. Elle aurait ensuite reçu une balle dans la cuisse. Le commissaire Ermakov tente ensuite de la poignarder d'un coup de baïonnette mais ne visa pas correctement. Maria s'évanouit alors et est donc restée quelques instants en vie. Mais, lorsque les corps furent inspectés afin de vérifier qu'aucun ne soit vivant, Maria cria et fut poignardée une seconde fois.
Comme pour sa s½ur Tatiana, on crut longtemps que Maria avait peut-être survécu au massacre de sa famille : en effet, lorsque le charnier près de Iekaterinebourg fut ouvert, il manquait des corps. Pour certains scientifiques, c'étaient les corps d'Anastasia et d'Alexis qui manquaient, mais des scientifiques russes contestèrent cette version : selon eux, c'étaient les dépouilles de Maria et de son petit frère qui ne se trouvaient pas dans le charnier. Le 23 Août 2007, un archéologue russe a annoncé que deux corps avaient été trouvés non loin de Iekaterinebourg. Après des examens scientifiques, les archéologues ont confirmé que les restes correspondaient à ceux d'un enfant d'une douzaine d'années et d'une jeune femme de dix-neuf ou vingt ans. Maria et le tsarévitch avaient dix-neuf et treize ans en 1918, donc, cela correspond. Maria, comme Tatiana ou Anastasia d'ailleurs, n'a pas survécu au massacre des Romanov. Son corps, authentifié, attend maintenant d'être inhumé auprès des siens en la cathédrale Pierre-et-Paul, tout comme celui de son frère Alexis, identifié en même temps qu'elle...
 
IV. Anastasia Nikolaïevna de Russie (1901-1918)
 
 INTERMEDE HISTOIRE V  Anastasia Nikolaïevna de Russie est née le 18 Juin 1901 à Peterhof. Quatrième fille de Nicolas II et de son épouse Alexandra, la mort mystérieuse de la jeune grande-duchesse fut au c½ur de l'une des plusgrandes énigmes de la première moitié du XXème siècle.
Par ses proches, Anastasia était surnommée Nastia, Nastas ou encore Nastenka. Comme son frère et ses trois grandes s½urs, elle est éduquée par Pierre Gilliard. Elle est très proche de Maria, de deux ans son aînée et les deux petites filles partagent leur chambre.
Si Maria est coquette est jolie, sa petite s½ur, elle, est connue pour être un garçon manqué. Elle est espiègle, assez taquine, bruyante, fougueuse mais aussi très souriante et présente un réel amour de la vie.
A l'inverse de ses trois s½urs, Anastasia n'a pas un comportement très princier. Anastasia avait par exemple demandé à sa mère d'aller étudier dans un institut afin de se faire des amies et envisageait même une carrière d'actrice de théâtre, au grand dam de la tsarine Alexandra.
La jeune Anastasia était très intelligente mais très peu intéressée par l'école et les études. Elle était dotée d'un très grand sans de l'humour et aimait d'ailleurs les plaisanteries sarcastiques. Elle refuse de parler l'allemand, la langue maternelle d'Alexandra mais discute volontiers en français avec son précepteur, qui est suisse. Anastasia aime aussi prendre soin de ses deux chiens et elle passe tout son temps-libre à écouter son phonographe, à écrire des lettres, regarder des films ou faire des photographies. Avec son frère, le petit tsarévitch, elle joue de la balalaïka et aime aussi parfois s'étendre au soleil sans rien faire. Accompagnée d'Olga, il arrive à Anastasia d'aller fumer en cachette dans le jardin. La jeune fille souffrait de maux d'estomac assez régulier et aussi d'un hallux valgus, c'est-à-dire une malformation du pied.
Quand éclate la Révolution de 1917, qui sonne le glas de l'Empire Russe, la famille de Nicolas II, qui vient d'abdiquer, est assignée à résidence. Un exil à la cour de Georges V, le roi d'Angleterre, aurait pu
être envisagé, mais le souverain britannique refuse, craignant de devenir impopulaire s'il prend une telle décision. La famille part en exil à Tsarskoïe Selo.
Anastasia reste jusqu'en mai 1918 à Tobolsk avec ses s½urs Olga et Tatiana auprès du petit Alexis, alors victime d'une crise d'hémophilie. Elle subira avec ses aînées le comportement plus que déplacé des gardes sur le bateau Le Rouss, qui amène les derniers enfants vers Iekaterinebourg.
Dans la nuit du 16 au 17 Juillet 1918, la famille impériale et ses serviteurs sont assassinés par des bolchéviques, certainement envoyés par Lénine lui-même. Les hommes visent le c½ur et achèvent les éventuels survivants d'une balle dans la tête et de coups de baïonnette.
Après la mort des Romanov une légende s'est tissée, essentiellement autour de la personne d'Anastasia, morte à dix-huit ans. En effet, on pense justement que la dernière des filles de Nicolas II ne serait pas morte avec les siens dans les sous-sols de la maison Ipatiev. La jeune fille aurait pu survivre au massacre grâce aux bijoux et diamants cousus dans sa robe. Ses bijoux auraient fait ricocher les balles, qui n'aurait donc pas atteint la jeune fille et, lors d'un interrogatoire, un soldat certifie qu'il manquait un corps lors du transfert des dépouilles vers leur lieux d'inhumation. Il dit même avoir entendu des gémissements humains. Anastasia, dans la maison, aurait été frappée mais les soldats n'ont pas vérifié si elle était bien morte. C'est à partir de là que commence donc le mystère autour de la jeune grande-duchesse. Tout au long du XXème siècle, de nombreuses femmes ont affirmé être Anastasia. Anna Anderson reste l'une des plus célèbres, avec Eugenia Smith. Aujourd'hui, grâce à des recherches scientifiques et des tests ADN on est en mesure d'affirmer qu'Anastasia, comme ses parents, son frère et ses s½urs est bien morte à Iekaterinebourg. Elle avait dix-huit ans. En son honneur, une ville de la
province de la Mer Noire porte son nom : Anastasievska.
Un dessin animé de Walt Disney a aussi été consacré au personnage d'Anastasia : les scénaristes défendent ici la thèse d'une possible survivance.
 
V. Alexis Nikolaïevitch de Russie, le petit héritier (1904-1918)
 
INTERMEDE HISTOIRE V  Le grand-duc et tsarévitch Alexis Nikolaïevitch de Russie ou Alekseï Nikolaïevitch Romanov est né le 12 Août 1904 à Peterhof. Il est le cinquième enfant de Nicolas II et Alexandra Feodorovna et leur seul fils. Il est donc héritier de la couronne impériale de Russie.
Alexis naît en 1904, trois après sa s½ur Anastasia. Il est baptisé le 3 Septembre 1904 en la chapelle du palais de Peterhof, où il est né. Pierre Gilliard, précepteur des enfants impériaux décrit le petit tsarévitch comme « un des plus beaux enfants qu'on puisse rêver, avec ses boucles blondes, ses grands yeux gris-bleu qu'ombrageaient de longs cils recourbés».
Mais l'enfant est malade. Dès sa naissance, le tsarévitch montre des signes d'hémophilie, maladie génétique et incurable, qui n'atteint que les hommes et qui lui avait été transmise par sa mère et par son arrière-grand-mère la reine Victoria. Cette maladie de son fils unique, transmise forcément par elle, suscita la culpabilité de la tsarine Alexandra, qui se croyait responsable de l'état de santé du petit héritier. La tsarine devint donc, pour Alexis, une mère attentive et sur-protectrice, veillant à ce qu'il évite les hématomes, égratignures et chutes, qui provoquaient ensuite des douleurs intenses au jeune enfant, des maux de têtes et des accès de fièvre. Parfois, le petit Alexis s'évanouissait tant la douleur était insupportable.
Conscient de la faiblesse de sa santé, le tsarévitch Alexis fut un enfant difficile, coléreux et autoritaire, mais
parfois, il pouvait être aussi un enfant aimable. Les soins que lui apportèrent les médecins impériaux et sa famille restèrent infructueux. En effet, les médecins estimaient qu'il était condamné à brève échéance et Alexis n'aurait donc jamais pu régner sur la Russie. A ce moment-là, en effet, un enfant atteint d'hémophilie avait une espérance de vie de vingt ans à peine. Dans la famille d'Alexandra, son frère avait succombé à cette maladie, tout comme les deux enfants de sa s½ur Irène de Prusse.
La maladie de son fils développa chez la tsarine un mysticisme exacerbé dont sut profiter Raspoutine.
En 1912, lors d'un séjour de chasse à Spala, le jeune Alexis est victime d'une secousse un peu trop importante alors qu'il se trouve dans une calèche. De violentes douleurs se déclenchent et une grosseur déjà existante prend soudainement de l'ampleur. Les médecins restent impuissants face à cette crise et même, les derniers sacrements furent administrés au petit tsarévitch. Mais, pendant l'agonie de l'enfant, la tsarine reçut alors un télégramme de Raspoutine dans lequel le mage l'assurait de la guérison prochaine d'Alexis et, en effet, l'hémorragie s'arrêta bientôt et d'elle-même.
De 1907 à 1917, le matelot Derevenko fut chargé de surveiller et de garder Alexis. Les films-documentaires de Frédéric Mitterand Mémoires d'Exil montrent d'ailleurs le matelot avec le petit tsarévitch dans les bras. Après l'abdication de Nicolas II, Derevenko quitta Tsarskoïe Selo et il fut remplacé par Nagorny, qui se montra très dévoué à Alexis. En mai 1918, lors du voyage qui amenait le tsarévitch et trois de ses s½urs de  Tobolsk à Iekaterinebourg, ils furent enfermés dans leur cabine, ce qui révolta grandement le matelot. Il fit d'ailleurs remarquer l'état de santé d'Alexis à Rodionov en ces termes : «Quel culot ! Un enfant malade ! On ne pourra même pas aller aux cabinets ». En tenant tête à Ivan Svikke, dit Rodianov, un révolutionnaire bolchevique, Nagorny a signé son arrêt de mort. Quelques temps plus tard, il est arrêté puis assassiné, pour avoir été trop dévoué au tsarévitch.
En 1918, il est victime d'une crise de sa maladie qui l'empêche de voyager jusqu'à Iekaterinebourg avec ses parents et sa s½ur Maria. Il n'arrive à la maison Ipatiev avec Olga, Tatiana et Anastasia qu'en mai 1918.
Dans la nuit du 16 au 17 Juillet 1918, toute la famille impériale est sommée de se rendre dans les sous-sols de la sinistre maison Ipatiev, où ils sont retenus prisonniers. Alexis est alors blessé : quelques jours auparavant, il avait, pour s'amuser, fait du toboggan sur une rampe d'escalier et était tombé. Il a donc une jambe bandée et ne peut marcher. C'est son père qui le porte. A 3 heures 15, le tsar est visé à bout portant et le massacre est déclenché. Touché, le jeune tsarévitch tomba au sol mais il était encore vivant. Là, il agrippa la chemise de son père et ne bougea pas. Yourovski s'aperçut alors qu'il respirait encore et Ermakov tenta de l'achever de plusieurs coups de baïonnette mais c'est deux balles dans la tempe droite qui achèveront finalement le jeune tsarévitch, âgé de treize ans.
Après le massacre, la maison fut débarrassée des corps et, d'après le rapport de Iakov Yourovski, les corps du tsarévitch et de l'une de ses s½urs (Maria ou Anastasia) auraient été brûlés dans les bois voisins.
Le 30 Avril 2008, Édouard Rossel, gouverneur de l'oblast de Sverdlovsk, a déclaré que, à la suite de test génétiques pratiqués aux États-Unis, les corps découverts en Août 2007 dans les bois près de Iekaterinebourg sont bien ceux de deux enfants du tsar Nicolas II, en l'occurrence Alexis et sa s½ur aînée Maria. Cette découverte mettait fin à toutes les spéculations sur la possible survivance de certains
enfants impériaux. Tous les cinq ont bien péri dans la maison Ipatiev avec leurs parents.

En 1981 et 2000, les enfants impériaux et leurs parents sont canonisés par l'Église orthodoxe de l'étranger et l'Église orthodoxe russe. Ils sont désormais considérés comme martyrs. Dans le calendrier de l'Église orthodoxe russe, le tsarévitch Alexis est célébré le 17 Juillet, sous le nom de saint-tsarévitch Alexis. Le même jour, sont vénérés les saints martyrs impériaux, saint-tsar Nicolas, sainte-tsarine Alexandra, sainte Maria, sainte Olga et sainte Anastasia. Le lieu de pèlerinage se trouve dans la nouvelle cathédrale de Iekaterinebourg.
 
 
INTERMEDE HISTOIRE V

 Les grandes-duchesses et le tsarévitch Alexis en 1910
 

© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci
Pour en savoir plus sur le sujet : le forum Hong-Kong-Garden, rubrique XXème siècle et sous rubrique OTMA


Pour en savoir plus :

-La saga des Romanov ; Jean des Cars. Biographie. 
-Les derniers jours des Romanov ; Luc Mary. Essai. 
-La fin tragique des Romanov ; Pierre Lorrain. Essai. 
-Nous, Anastasia R. ; Ordas & Cothias. Roman.
-Ne m'appelle plus Anastasia ; John Boyne. Roman. 



Tags : Intermèdes Histoire
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#Posté le vendredi 04 mars 2011 13:10

Modifié le dimanche 13 avril 2014 06:42

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