
S'inspirant de quelques faits divers retentissants, Zola décrit le culte nouveau du Veau d'or, la vie secrète de son temple, l'activité fiévreuse de ses desservants ; il dénombre ses élus et ses victimes.
A l'heure des conflits économiques planétaires, il faut revivre cette croisade et cette épopée du Capital.
A l'heure où les audaces de la technologie bancaire nous font frémir, il faut relire cet hymne à la vie.
"Ah ! dame ! il y'a beaucoup de saletés inutiles, mais certainement le monde finirait sans elles."
Ma note : ★★★★★★★★★★
Mon avis :
Cinq ans après avoir commencé L'Argent et après l'avoir abandonné, en en ayant lu qu'une centaine de pages seulement, j'ai décidé de reprendre la lecture de ce roman, laissée inachevée et qui traînait depuis, comme une âme en peine dans ma bibliothèque. :D J'ai aussi fait de cette lecture comme une sorte de défi personnel, ayant lu les dix-neuf autres tomes qui constituent la saga des Rougon-Macquart mais n'ayant jamais réussi à venir à bout de ce roman, qui, en quelque sorte, laissait ma lecture de la saga inachevée.
Au centre du récit, nous retrouvons, pour ceux qui ont lu Les Rougon-Macquart, le personnage d'Aristide Rougon, héros de La Curée, qui a pris comme pseudonyme le nom de Saccard. Après la débâcle de son mariage avec la jeune et belle Renée Béraud du Châtel, épousée dans La Curée et qui le trompa avec son propre fils, Maxime, né de son union avec Angèle Sicardot, Saccard décide, au début de L'Argent, à se lancer dans la grande aventure de l'argent côté en Bourse, qui lui permettra, il en est certain, de se refaire, après avoir été ruiné et de retrouver un train de vie et une fortune après lesquels il n'a jamais cessé de courir. Vous l'aurez compris, L'Argent est centré avant tout sur l'argent, la Bourse, les hautes finances, des domaines relativement hermétiques pour les non-initiés et je crois que c'est cela qui m'avait fait abandonner ma lecture il y'a cinq ans de cela, non seulement parce que je n'avais pas alors le temps de me plonger sérieusement dans une lecture mais aussi parce que le thème ne m'enthousiasmait pas tant que ça. Soyons honnête, cinq ans plus tard, je ne suis pas plus passionnée par l'économie et la finance, mais voilà, étant toute disponible pour cette lecture, j'ai décidé de m'y plonger et d'y rester jusqu'à la fin. Pourtant, il y'a eu des moments où j'ai eu envie d'abandonner parce que tous les termes boursiers revenaient sans cesse et m'agaçaient de plus en plus ! :D
Mais, en même temps, comme dans tous les autres romans de Zola, il y'a ces destinées humaines qui viennent se juxtaposer au propos de fond, destinées humaines exécrables ou, au contraire, touchantes et qui donnent au récit tout leur relief. On retrouve ainsi toute une foule de personnages colorés, tour à tour aimables ou désagréables, mais surtout, travaillés à souhait, avec le soin tout particulier que Zola apporte à ses figures de papier. On retrouve des personnages qui vivent et s'épanouissent sous nos yeux, dans ses dernières années du Second Empire alors que tout commence à craquer de toute part mais où les puissants, aveuglés véritablement ou ne voulant rien voir, continuent de vivre sur un même pied de faste et de gloire sans se douter que, dans moins de dix ans, tout un monde aura fait la culbute, balayé par les armées prussiennes, pour laisser la place à un nouveau. En cela, L'Argent s'insère parfaitement dans la saga puisqu'il fait finalement longuement écho à La Débâcle, dix-neuvième roman de la saga dans lequel on suivra, horrifié, la défaite de Napoléon III à Sedan, vaincu par la Prusse et les débuts sanglants de la Commune de Paris. On retrouve toujours également, mais de façon plus ténue ici, l'idée de l'hérédité intimement enfouie dans les êtres et qui, malgré eux, vont régir leurs destinées sans qu'ils puissent rien y faire...
Roman de l'argent et de la spéculation boursière, ce roman n'en est pas moins intéressant et plaisant à lire, finalement. Peut-être un peu plus ardu que les autres, mais touchant aussi dans ce qu'il montre la déchéance de tout un monde, qui a laissé la fortune domaniale de l'Ancien Régime pour se jeter à corps perdu dans la fortune boursière, par essence instable et incertaine. Un monde nouveau qui apparaissait doucement à cette époque-là et qui, encore aujourd'hui, cent-cinquante ans plus tard, régit les cours économiques mondiaux et des millions de vie.
Au centre du récit, nous retrouvons, pour ceux qui ont lu Les Rougon-Macquart, le personnage d'Aristide Rougon, héros de La Curée, qui a pris comme pseudonyme le nom de Saccard. Après la débâcle de son mariage avec la jeune et belle Renée Béraud du Châtel, épousée dans La Curée et qui le trompa avec son propre fils, Maxime, né de son union avec Angèle Sicardot, Saccard décide, au début de L'Argent, à se lancer dans la grande aventure de l'argent côté en Bourse, qui lui permettra, il en est certain, de se refaire, après avoir été ruiné et de retrouver un train de vie et une fortune après lesquels il n'a jamais cessé de courir. Vous l'aurez compris, L'Argent est centré avant tout sur l'argent, la Bourse, les hautes finances, des domaines relativement hermétiques pour les non-initiés et je crois que c'est cela qui m'avait fait abandonner ma lecture il y'a cinq ans de cela, non seulement parce que je n'avais pas alors le temps de me plonger sérieusement dans une lecture mais aussi parce que le thème ne m'enthousiasmait pas tant que ça. Soyons honnête, cinq ans plus tard, je ne suis pas plus passionnée par l'économie et la finance, mais voilà, étant toute disponible pour cette lecture, j'ai décidé de m'y plonger et d'y rester jusqu'à la fin. Pourtant, il y'a eu des moments où j'ai eu envie d'abandonner parce que tous les termes boursiers revenaient sans cesse et m'agaçaient de plus en plus ! :D
Mais, en même temps, comme dans tous les autres romans de Zola, il y'a ces destinées humaines qui viennent se juxtaposer au propos de fond, destinées humaines exécrables ou, au contraire, touchantes et qui donnent au récit tout leur relief. On retrouve ainsi toute une foule de personnages colorés, tour à tour aimables ou désagréables, mais surtout, travaillés à souhait, avec le soin tout particulier que Zola apporte à ses figures de papier. On retrouve des personnages qui vivent et s'épanouissent sous nos yeux, dans ses dernières années du Second Empire alors que tout commence à craquer de toute part mais où les puissants, aveuglés véritablement ou ne voulant rien voir, continuent de vivre sur un même pied de faste et de gloire sans se douter que, dans moins de dix ans, tout un monde aura fait la culbute, balayé par les armées prussiennes, pour laisser la place à un nouveau. En cela, L'Argent s'insère parfaitement dans la saga puisqu'il fait finalement longuement écho à La Débâcle, dix-neuvième roman de la saga dans lequel on suivra, horrifié, la défaite de Napoléon III à Sedan, vaincu par la Prusse et les débuts sanglants de la Commune de Paris. On retrouve toujours également, mais de façon plus ténue ici, l'idée de l'hérédité intimement enfouie dans les êtres et qui, malgré eux, vont régir leurs destinées sans qu'ils puissent rien y faire...
Roman de l'argent et de la spéculation boursière, ce roman n'en est pas moins intéressant et plaisant à lire, finalement. Peut-être un peu plus ardu que les autres, mais touchant aussi dans ce qu'il montre la déchéance de tout un monde, qui a laissé la fortune domaniale de l'Ancien Régime pour se jeter à corps perdu dans la fortune boursière, par essence instable et incertaine. Un monde nouveau qui apparaissait doucement à cette époque-là et qui, encore aujourd'hui, cent-cinquante ans plus tard, régit les cours économiques mondiaux et des millions de vie.
En Bref :
Les + : un récit comme, décidément, seul le génie de Zola peut nous livrer.
Les - : les termes boursiers sont très nombreux, ce qui est normal, mais toutes ces histoires de gros sous, pour les non-initiés peuvent finir par devenir lassantes.

LivrAvous, Posté le lundi 17 mars 2014 16:19
Les termes boursiers me gêneront sans doute mais je ne pourrais pas passer à côté d'un roman de Zola. Cependant, je suis bien loin d'être au 18ème roman !