
Trois des nièces de Mazarin : Marie Mancini se trouve à gauche, Olympe au centre et Hortense à droite.
Les Mazarinettes, nièces de Mazarin, d'où leur surnom, étaient les filles des deux soeurs du Cardinal : Laura Margherita, épouse de Martinozzi, de qui elle eut Laura en 1635 et Anne Marie en 1637 ; et Geronima, épouse de Mancini dont elle eut plusieurs filles elle aussi, Laura, tout d'abord, en 1636, Marie, en 1639, Olympia ou Olympe en 1640, Hortense en 1646 et Marie Anne en 1649.
En tout, les Mazarinettes sont au nombre de sept et leur oncle, le Cardinal Jules Mazarin, qui gouverna avec Anne d'Autriche la France pendant la régence et la Fronde, les fit venir, avec trois de ses neveux - les Mazarinettes avaient en effet des frères- entre 1647 et 1653. Elles ont entre sept et treize ans à leur arrivée en France. Le Cardinal Mazarin, lassé d'être entouré de courtisans français en qui il ne pouvait avoir confiance, souhaitait ainsi avoir des membres de sa famille auprès de lui. Il souhaitait aussi pouvoir se confier à eux puisque, fatigué, sa santé décline rapidement dès les années 1650. Anne d'Autriche va prendre les nièces de Mazarin sous sa protection dès leur arrivée à Paris. Les plus jeunes sont même éduquées sous l'impulsion de la reine mère, en compagnie du roi et de son jeune frère Philippe, futur duc d'Orléans. En leur accordant cette faveur, la reine mère plaçait ces filles au même rang que les princesse du sang. Les Mazarinettes vont se faire rapidement remarquer à Paris et à la Cour, notamment grâce (ou à cause, c'est selon) à leur apparence. Dans un milieu où la pâleur et la sévérité étaient considérés comme des modèles de beauté, ces visages italiens plus expansifs intriguent et ne laissent pas indifférent...Pendant la Fronde, les nièces du Cardinal ne seront pas épargnées et apparaîtront même dans certaines Mazarinades, où elles seront par exemple traitées de « serpents nauséabonds » !
Par la suite, il va arranger des mariages plus qu'avantageux à ses nièces et, pour vaincre les éventuelles réticences, les filles n'étant pas issues d'une grande noblesse, il ne va pas hésiter à les doter très généreusement pour qu'elles puissent entrer ainsi dans les plus grandes familles. Par exemple, Anne Marie Martinozzi va épouser Louis de Bourbon, qui devient par la suite prince de Conti...Laura Mancini, elle, va épouser le duc de Mercoeur, petit fils bâtard de Henri IV mais tout de même prince du sang...
Nous n'allons nous intéresser ici qu'aux trois plus connues, les soeurs Marie, Olympe et Hortense Mancini.
En tout, les Mazarinettes sont au nombre de sept et leur oncle, le Cardinal Jules Mazarin, qui gouverna avec Anne d'Autriche la France pendant la régence et la Fronde, les fit venir, avec trois de ses neveux - les Mazarinettes avaient en effet des frères- entre 1647 et 1653. Elles ont entre sept et treize ans à leur arrivée en France. Le Cardinal Mazarin, lassé d'être entouré de courtisans français en qui il ne pouvait avoir confiance, souhaitait ainsi avoir des membres de sa famille auprès de lui. Il souhaitait aussi pouvoir se confier à eux puisque, fatigué, sa santé décline rapidement dès les années 1650. Anne d'Autriche va prendre les nièces de Mazarin sous sa protection dès leur arrivée à Paris. Les plus jeunes sont même éduquées sous l'impulsion de la reine mère, en compagnie du roi et de son jeune frère Philippe, futur duc d'Orléans. En leur accordant cette faveur, la reine mère plaçait ces filles au même rang que les princesse du sang. Les Mazarinettes vont se faire rapidement remarquer à Paris et à la Cour, notamment grâce (ou à cause, c'est selon) à leur apparence. Dans un milieu où la pâleur et la sévérité étaient considérés comme des modèles de beauté, ces visages italiens plus expansifs intriguent et ne laissent pas indifférent...Pendant la Fronde, les nièces du Cardinal ne seront pas épargnées et apparaîtront même dans certaines Mazarinades, où elles seront par exemple traitées de « serpents nauséabonds » !
Par la suite, il va arranger des mariages plus qu'avantageux à ses nièces et, pour vaincre les éventuelles réticences, les filles n'étant pas issues d'une grande noblesse, il ne va pas hésiter à les doter très généreusement pour qu'elles puissent entrer ainsi dans les plus grandes familles. Par exemple, Anne Marie Martinozzi va épouser Louis de Bourbon, qui devient par la suite prince de Conti...Laura Mancini, elle, va épouser le duc de Mercoeur, petit fils bâtard de Henri IV mais tout de même prince du sang...
Nous n'allons nous intéresser ici qu'aux trois plus connues, les soeurs Marie, Olympe et Hortense Mancini.
I. Marie, le premier amour de Louis XIV

Marie Mancini est née à Rome le 28 août 1639. Elle est la fille de Geronima Mazzarini et du baron Michele Mancini. Elle a pour frères et soeurs Laure-Victoire, Olympe, Marie Anne, Hortense, Alphonse, Philippe et Paul Mancini.
Nièce de Mazarin puisque sa mère est la soeur de ce dernier, elle arrive à Paris alors qu'elle est toute jeune, sous l'impulsion de son oncle. C'est en France qu'elle va rencontrer le tout premier amour de sa vie, en la personne du jeune roi Louis XIV. Leur relation, il faut bien le mentionner, ne restera jamais que platonique, même si le roi avait songé sérieusement à faire de Marie sa reine.
En juillet 1658, après le siège de Dunkerque, le jeune Louis XIV -il a vingt ans- tombe subitement malade et l'on craint pour sa vie. La pauvre Marie va alors verser des larmes qui marquent l'intérêt qu'elle a pour le jeune souverain. Ce sont ces pleurs qui vont attirer sur elle l'attention du roi, attention qu'elle parvient ensuite à conserver grâce à sa culture plutôt exceptionnelle.
Certains ont vu, dans ses larmes, la preuve de l'amour sincère et désintéressé de la jeune italienne pour Louis XIV. Mais d'autres, moins romanesques, il faut le dire, y ont plutôt vu sa déception. En effet, après avoir été longtemps le faire-valoir de son soeur, devenue comtesse de Soissons par mariage, Marie voit, avec la maladie du jeune monarque, toute sa politique amoureuse réduite à néant. Effectivement, Marie venait tout juste d'attirer l'attention du jeune Louis XIV, sensible à son esprit brillant et cultivé et elle apprend qu'il peut maintenant mourir à n'importe quel moment de ce mal étrange qui le ronge ! Finalement, la jeune fille, qui avait tout misé sur l'amour du monarque et, pourquoi pas, caressé l'espoir de monter un jour sur le trône de France -ce qui aurait été pour elle une formidable ascension- voit ses espoirs se dissiper de la plus brutale des façons. Si le roi avait fait d'elle sa reine, quelle revanche elle aurait pu prendre sur ses soeurs, sur son oncle Mazarin mais aussi sur la Cour qui ne la prend en aucun cas au sérieux !
Et c'est pourquoi, pendant tout le temps où le roi lutta contre la maladie, Marie « se tua de pleurer », comme le dira plus tard la Grand Mademoiselle, cousine du roi. Lorsque, enfin, la Cour regagne le château de Fontainebleau, tout près de Paris, Marie Mancini en est devenue le point d'attraction, puisque c'est elle qui préside aux fêtes et aux bals, succédant en cela à sa soeur, la fougueuse Olympe Mancini, devenue comtesse de Soissons et qui avait, précédemment, attiré le regard du jeune roi (il en fera par la suite une Surintendante de la maison de la Reine). Comme elle, Marie est une Précieuse et entoure se relation avec le roi d'un imaginaire romanesque très important, inspiré notamment de l'Arioste ou du Tasse.
L'intérêt de Louis pour sa petite amoureuse italienne est si important que la reine-mère Anne d'Autriche et son âme damnée, le Cardinal Mazarin, oncle de la jeune fille, s'opposent tout à fait à une éventuelle union, malgré les désirs du jeune roi. Ce mariage aurait en effet représenté une mésalliance absolument intolérable, autant pour la reine-mère, fille et soeur de deux rois d'Espagne que pour le Cardinal, qui, malgré les liens familiaux qui l'unissent à Marie, s'est rangé aux avis d'Anne d'Autriche et a entamé les pourparlers avec le gouvernement espagnol pour marier la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse, à Louis XIV. De plus, Marie n'aime pas beaucoup son oncle, on peut donc penser que ce dernier n'avait pas forcément envie de la favoriser outre mesure. Le Cardinal, très fin en affaires, savait qu'il n'avait aucun intérêt personnel à voir Marie couronnée reine de France, car, une fois intronisée, elle aurait pu le faire chasser ! Tout ceci ne sont que des suppositions, car des zones d'ombres persistent...
On en vient donc à songer à la solution la plus radicale : l'éloignement. Et c'est d'ailleurs ce qui va se passer puisque Marie Mancini quitte la Cour pour se rendre d'abord à La Rochelle puis enfin, à Brouage. Le 22 juin 1659, elle s'apprête à partir et on lui accorde une dernière entrevue avec le jeune roi, particulièrement éploré de voir partir celle qu'il aime. Cette entrevue à inspiré à Racine un très célèbre vers à Racine : « Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! ». On peut le retrouver dans la tragédie Bérénice, Acte IV, scène 5. Marie aurait dit à Louis : « Vous êtes le roi, vous pleurez et je pars ! ».
En 1661, une année après que le mariage entre l'Infante Marie-Thérèse et Louis XIV ait été célébré à Saint-Jean-de-Luz -sur la route qui l'amenait vers sa jeune épouse, Louis XIV aurait fait un détour par Brouage pour revoir une dernière fois son grand amour...-, Marie accepte de se marier en Italie, avec le prince Lorenzo Colonna, issue d'une importante famille romaine. En effet, plus rien ne la retient en France puisque ses espoirs de ceindre un jour la couronne de France sont totalement anéantis. Elle part donc pour Rome. Mais sa relation conjugale avec le prince Colonna ne va pas tarder à se dégrader. Après lui avoir donné trois fils -Filippo en 1663, Marcantonio, en 1664 et Carlo en 665-, Marie estima qu'elle pouvait tout à fait se soustraire au devoir conjugal et adopta un comportement plus que léger, multipliant les galants. Son mari ne se gênait pas pour en faire autant et sa vie plutôt dissolue étaient connues mais son caractère plutôt ombrageux le poussa à refuser totalement les infidélités de son épouse. Craignant pour sa vie -son mari était violent-, Marie abandonna sa famille pour parcourir l'Europe avec l'une de ses soeurs, Hortense Mancini et Philippe de Nevers, son frère.
Marie mourut la même année que Louis XIV, en 1715. Ce dernier refusa toujours de la revoir, lui refusant même son aide lorsqu'elle arriva en France après avoir quitté Rome et clamant que son mari en voulait à sa vie. Elle repose aujourd'hui en Italie, à l'entrée de l'église du Saint-Sépulcre de Pise.
Par son mariage, Marie est l'arrière-arrière-grand-mère du prince Camille Borghèse, qui voit le jour en 1775...il sera le second époux de Pauline Bonaparte, la soeur de Napoléon Ier. Plus proche de nous, Marie est également une ancêtre -aïeule à la 9ème génération- de l'actuelle reine des Belges, Paola Ruffo di Calabria, l'épouse d'Albert II de Belgique.
Nièce de Mazarin puisque sa mère est la soeur de ce dernier, elle arrive à Paris alors qu'elle est toute jeune, sous l'impulsion de son oncle. C'est en France qu'elle va rencontrer le tout premier amour de sa vie, en la personne du jeune roi Louis XIV. Leur relation, il faut bien le mentionner, ne restera jamais que platonique, même si le roi avait songé sérieusement à faire de Marie sa reine.
En juillet 1658, après le siège de Dunkerque, le jeune Louis XIV -il a vingt ans- tombe subitement malade et l'on craint pour sa vie. La pauvre Marie va alors verser des larmes qui marquent l'intérêt qu'elle a pour le jeune souverain. Ce sont ces pleurs qui vont attirer sur elle l'attention du roi, attention qu'elle parvient ensuite à conserver grâce à sa culture plutôt exceptionnelle.
Certains ont vu, dans ses larmes, la preuve de l'amour sincère et désintéressé de la jeune italienne pour Louis XIV. Mais d'autres, moins romanesques, il faut le dire, y ont plutôt vu sa déception. En effet, après avoir été longtemps le faire-valoir de son soeur, devenue comtesse de Soissons par mariage, Marie voit, avec la maladie du jeune monarque, toute sa politique amoureuse réduite à néant. Effectivement, Marie venait tout juste d'attirer l'attention du jeune Louis XIV, sensible à son esprit brillant et cultivé et elle apprend qu'il peut maintenant mourir à n'importe quel moment de ce mal étrange qui le ronge ! Finalement, la jeune fille, qui avait tout misé sur l'amour du monarque et, pourquoi pas, caressé l'espoir de monter un jour sur le trône de France -ce qui aurait été pour elle une formidable ascension- voit ses espoirs se dissiper de la plus brutale des façons. Si le roi avait fait d'elle sa reine, quelle revanche elle aurait pu prendre sur ses soeurs, sur son oncle Mazarin mais aussi sur la Cour qui ne la prend en aucun cas au sérieux !
Et c'est pourquoi, pendant tout le temps où le roi lutta contre la maladie, Marie « se tua de pleurer », comme le dira plus tard la Grand Mademoiselle, cousine du roi. Lorsque, enfin, la Cour regagne le château de Fontainebleau, tout près de Paris, Marie Mancini en est devenue le point d'attraction, puisque c'est elle qui préside aux fêtes et aux bals, succédant en cela à sa soeur, la fougueuse Olympe Mancini, devenue comtesse de Soissons et qui avait, précédemment, attiré le regard du jeune roi (il en fera par la suite une Surintendante de la maison de la Reine). Comme elle, Marie est une Précieuse et entoure se relation avec le roi d'un imaginaire romanesque très important, inspiré notamment de l'Arioste ou du Tasse.
L'intérêt de Louis pour sa petite amoureuse italienne est si important que la reine-mère Anne d'Autriche et son âme damnée, le Cardinal Mazarin, oncle de la jeune fille, s'opposent tout à fait à une éventuelle union, malgré les désirs du jeune roi. Ce mariage aurait en effet représenté une mésalliance absolument intolérable, autant pour la reine-mère, fille et soeur de deux rois d'Espagne que pour le Cardinal, qui, malgré les liens familiaux qui l'unissent à Marie, s'est rangé aux avis d'Anne d'Autriche et a entamé les pourparlers avec le gouvernement espagnol pour marier la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse, à Louis XIV. De plus, Marie n'aime pas beaucoup son oncle, on peut donc penser que ce dernier n'avait pas forcément envie de la favoriser outre mesure. Le Cardinal, très fin en affaires, savait qu'il n'avait aucun intérêt personnel à voir Marie couronnée reine de France, car, une fois intronisée, elle aurait pu le faire chasser ! Tout ceci ne sont que des suppositions, car des zones d'ombres persistent...
On en vient donc à songer à la solution la plus radicale : l'éloignement. Et c'est d'ailleurs ce qui va se passer puisque Marie Mancini quitte la Cour pour se rendre d'abord à La Rochelle puis enfin, à Brouage. Le 22 juin 1659, elle s'apprête à partir et on lui accorde une dernière entrevue avec le jeune roi, particulièrement éploré de voir partir celle qu'il aime. Cette entrevue à inspiré à Racine un très célèbre vers à Racine : « Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! ». On peut le retrouver dans la tragédie Bérénice, Acte IV, scène 5. Marie aurait dit à Louis : « Vous êtes le roi, vous pleurez et je pars ! ».
En 1661, une année après que le mariage entre l'Infante Marie-Thérèse et Louis XIV ait été célébré à Saint-Jean-de-Luz -sur la route qui l'amenait vers sa jeune épouse, Louis XIV aurait fait un détour par Brouage pour revoir une dernière fois son grand amour...-, Marie accepte de se marier en Italie, avec le prince Lorenzo Colonna, issue d'une importante famille romaine. En effet, plus rien ne la retient en France puisque ses espoirs de ceindre un jour la couronne de France sont totalement anéantis. Elle part donc pour Rome. Mais sa relation conjugale avec le prince Colonna ne va pas tarder à se dégrader. Après lui avoir donné trois fils -Filippo en 1663, Marcantonio, en 1664 et Carlo en 665-, Marie estima qu'elle pouvait tout à fait se soustraire au devoir conjugal et adopta un comportement plus que léger, multipliant les galants. Son mari ne se gênait pas pour en faire autant et sa vie plutôt dissolue étaient connues mais son caractère plutôt ombrageux le poussa à refuser totalement les infidélités de son épouse. Craignant pour sa vie -son mari était violent-, Marie abandonna sa famille pour parcourir l'Europe avec l'une de ses soeurs, Hortense Mancini et Philippe de Nevers, son frère.
Marie mourut la même année que Louis XIV, en 1715. Ce dernier refusa toujours de la revoir, lui refusant même son aide lorsqu'elle arriva en France après avoir quitté Rome et clamant que son mari en voulait à sa vie. Elle repose aujourd'hui en Italie, à l'entrée de l'église du Saint-Sépulcre de Pise.
Par son mariage, Marie est l'arrière-arrière-grand-mère du prince Camille Borghèse, qui voit le jour en 1775...il sera le second époux de Pauline Bonaparte, la soeur de Napoléon Ier. Plus proche de nous, Marie est également une ancêtre -aïeule à la 9ème génération- de l'actuelle reine des Belges, Paola Ruffo di Calabria, l'épouse d'Albert II de Belgique.
II. Olympe, l'intrigante

Olympe Mancini, fille de Geronima Mazzarini et de Michela Mancini, voit le jour à Rome le 11 juillet 1637. Elle est l'une des nièces du Cardinal Mazarin, qu'il fit venir encore enfant en France et elle connut une vie tumultueuse, entre amour et complots, jusqu'à sa disgrâce en 1680. Par son mariage, Olympe devient comtesse de Soissons.
Olympe à dix ans lorsqu'elle arrive en France à l'initiative du Cardinal Mazarin, qui est à la tête de la régence avec la reine-mère Anne d'Autriche. Nous sommes en septembre 1647 et le but de l'oncle et de marier ses neveux et nièces en France -Philippe Mancini arrive au même moment avec ses soeurs. Olympe n'est pas particulièrement jolie mais elle a du charme, et ce charme repose essentiellement sur son regard puisque, paraît-il, elle avait des « yeux pleins de feu ». Après la Fronde, qui secoue la France durant la régence et s'en prend en particulier à Mazarin, Olympe, qui avait dû quitter le pays par précaution, revient à la Cour où elle plaît tout particulièrement à la reine-mère qui prend alors les Mazarinettes sous sa protection. Le jeune roi Louis XIV va même trouver plaisir à fréquenter ces jeunes filles et même, à les courtiser, avant que Mazarin ne les marient toutes, à l'exception de Marie.
On sait que cette dernière a été très certainement le premier et grand amour du roi, mais, avant elle, c'est sa soeur Olympe qui a attiré l'attention du jeune roi...et il commence à courtiser Olympe, cette « perle des précieuses », dès 1654. Elle a dix-sept ans, il en a seize. Pour elle, le jeune homme organise beaucoup de fêtes et de réjouissances mais beaucoup de courtisans affirment que « les plaisirs n'étaient faits que pour elle ». Certains ont imaginé que Louis XIV veut épouser la jeune Italienne mais c'est sans compter sur Anne d'Autriche, qui veille au grain et aurait dissuadé son fils, comme elle le fera lorsqu'il songera sérieusement à faire de Marie Mancini sa reine.
L'oncle d'Olympe, Mazarin, lorsqu'il se rend compte que la faveur de sa nièce grandit, décide alors d'organiser son mariage...c'est décidé, Olympe épousera Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, comte de Soissons. Le mariage a lieu en février 1637...Olympe n'a pas tout à fait vingt ans. Contre toute attente, le jeune roi ne s'en offusque absolument pas, pas plus que le jeune époux, d'ailleurs, qui est dépité de voir Louis XIV se détourner d'Olympe !!
Celle-ci va donner huit enfants à son époux dont l'un, Eugène de Savoie-Carignan sera connu pour la postérité comme le « Prince Eugène ». L'aîné, Louis-Thomas, bien reconnu par Eugène-Maurice de Savoie, pourrait bien être le fils naturel du mois puisqu'il naît six mois seulement après le mariage de ses parents !
Lorsque le roi s'éprend de sa jeune soeur Marie, Olympe va se montrer très jalouse de l'amour que son ancien amant témoigne à la jeune fille. Lorsqu'elle celle-ci est disgrâciée juste avant le mariage de Louis XIV avec l'Infante Marie-Thérèse, Olympe ne partage en aucun cas cette perte de faveur puisqu'elle reste à la Cour avec son mari et ses enfants. Elle a effectivement conservé l'estime royale.
Mais la désormais comtesse de Soissons va rapidement se fourvoyer en complots et intrigues diverses, qui vont amener à sa propre disgrâce en 1680. Pour l'heure, dans les années 1660, Olympe de Soissons est une courtisane comme les autres...tout d'abord, elle va se lier d'amitié avec Henriette-Anne d'Angleterre, dite Madame et épouse de Philippe d'Orléans. Louis XIV, que l'on soupçonne d'être amoureux de sa jolie belle-soeur anglaise, fait de longues promenades nocturnes, dans les bois, en compagnie d'Olympe, ce qui, bien sûr, fait jaser la Cour. Certains affirment même qu'Olympe, avide d'intrigues, serait à l'origine de la relation de Louis avec Louise de la Vallière, qui, au tout début, n'était considérée que comme un paravent, destiné à détourner l'attention des courtisans de la faveur un peu trop poussée que le jeune monarque portait à l'épouse de son frère. Madame est favorable au stratagème mais qui est pris celui qui croyait prendre, car il va se retourner contre elle puisque, contre toute attente, le roi va tomber réellement amoureux de la jeune Louise !! Alors, les deux intrigantes vont désormais s'employer, après avoir fait d'elle leur paravent, à faire tomber Louise. Par le truchement d'une fausse lettre, la comtesse de Soissons révèle l'adultère du roi à la jeune reine Marie-Thérèse mais cette dernière est impuissante contre son époux.
Après cela, la comtesse de Soissons va se faire oublier jusqu'en 1679 et la fameuse Affaire des Poisons, qui a éclaté quelques années plus tôt avec le procès retentissant et l'exécutation de la marquise de Brinvilliers, fille d'un ancien Lieutenant Civil. Olympe, comme d'autres dames de la Cour -la Montespan, par excellence, devenue favorite après La Vallière-, est accusée d'avoir eu des commerces avec La Voisin et d'autres devineresses considérées comme des sorcières et des meurtrières d'enfants. La comtesse est rapidement dite « profonde en crimes et docteur en poisons ». On dit même qu'elle aurait décidé d'empoisonner Louise de La Vallière, bien que celle-ci soit entretemps entrée au Carmel. On accuse également la comtesse d'avoir empoisonné son époux, qui était pourtant plus que complaisant, ainsi que Marie Louise d'Orléans, la fille d'Henriette d'Angleterre et, par conséquent, nièce du roi !
C'est ces différentes accusations qui vont amener le roi à disgrâcier son ancienne amoureuse...le 23 janvier 1680, un an après l'éclatement du scandale, Olympe est priée de quitter Versailles mais aussi la France. Bien qu'elle ait clamé son innocence de tous ces crimes dont on l'accuse, Olympe est compromise aux yeux du roi qui la considère sans plus aucune indulgence. Elle va alors s'installer à Bruxelles et se met à parcourir l'Europe...elle va par exemple rejoindre en Espagne ses deux soeurs, Marie et Hortense puis, elle va se rendre chaque année en Angleterre. Elle revient néanmoins très souvent dans sa maison bruxelloise qu'elle a fait construire pour son fils, le Prince Eugène. Aujourd'hui, cette maison est connue des Bruxellois sous le nom de Maison de la Bellone.
Il paraîtrait que la veuve ait mené une vie plus que joyeuse et libéré à Bruxelles, entourée de favoris. Elle meurt finalement le 9 octobre 1708, à Bruxelles, dans des circonstances jamais élucidées.
Olympe à dix ans lorsqu'elle arrive en France à l'initiative du Cardinal Mazarin, qui est à la tête de la régence avec la reine-mère Anne d'Autriche. Nous sommes en septembre 1647 et le but de l'oncle et de marier ses neveux et nièces en France -Philippe Mancini arrive au même moment avec ses soeurs. Olympe n'est pas particulièrement jolie mais elle a du charme, et ce charme repose essentiellement sur son regard puisque, paraît-il, elle avait des « yeux pleins de feu ». Après la Fronde, qui secoue la France durant la régence et s'en prend en particulier à Mazarin, Olympe, qui avait dû quitter le pays par précaution, revient à la Cour où elle plaît tout particulièrement à la reine-mère qui prend alors les Mazarinettes sous sa protection. Le jeune roi Louis XIV va même trouver plaisir à fréquenter ces jeunes filles et même, à les courtiser, avant que Mazarin ne les marient toutes, à l'exception de Marie.
On sait que cette dernière a été très certainement le premier et grand amour du roi, mais, avant elle, c'est sa soeur Olympe qui a attiré l'attention du jeune roi...et il commence à courtiser Olympe, cette « perle des précieuses », dès 1654. Elle a dix-sept ans, il en a seize. Pour elle, le jeune homme organise beaucoup de fêtes et de réjouissances mais beaucoup de courtisans affirment que « les plaisirs n'étaient faits que pour elle ». Certains ont imaginé que Louis XIV veut épouser la jeune Italienne mais c'est sans compter sur Anne d'Autriche, qui veille au grain et aurait dissuadé son fils, comme elle le fera lorsqu'il songera sérieusement à faire de Marie Mancini sa reine.
L'oncle d'Olympe, Mazarin, lorsqu'il se rend compte que la faveur de sa nièce grandit, décide alors d'organiser son mariage...c'est décidé, Olympe épousera Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, comte de Soissons. Le mariage a lieu en février 1637...Olympe n'a pas tout à fait vingt ans. Contre toute attente, le jeune roi ne s'en offusque absolument pas, pas plus que le jeune époux, d'ailleurs, qui est dépité de voir Louis XIV se détourner d'Olympe !!
Celle-ci va donner huit enfants à son époux dont l'un, Eugène de Savoie-Carignan sera connu pour la postérité comme le « Prince Eugène ». L'aîné, Louis-Thomas, bien reconnu par Eugène-Maurice de Savoie, pourrait bien être le fils naturel du mois puisqu'il naît six mois seulement après le mariage de ses parents !
Lorsque le roi s'éprend de sa jeune soeur Marie, Olympe va se montrer très jalouse de l'amour que son ancien amant témoigne à la jeune fille. Lorsqu'elle celle-ci est disgrâciée juste avant le mariage de Louis XIV avec l'Infante Marie-Thérèse, Olympe ne partage en aucun cas cette perte de faveur puisqu'elle reste à la Cour avec son mari et ses enfants. Elle a effectivement conservé l'estime royale.
Mais la désormais comtesse de Soissons va rapidement se fourvoyer en complots et intrigues diverses, qui vont amener à sa propre disgrâce en 1680. Pour l'heure, dans les années 1660, Olympe de Soissons est une courtisane comme les autres...tout d'abord, elle va se lier d'amitié avec Henriette-Anne d'Angleterre, dite Madame et épouse de Philippe d'Orléans. Louis XIV, que l'on soupçonne d'être amoureux de sa jolie belle-soeur anglaise, fait de longues promenades nocturnes, dans les bois, en compagnie d'Olympe, ce qui, bien sûr, fait jaser la Cour. Certains affirment même qu'Olympe, avide d'intrigues, serait à l'origine de la relation de Louis avec Louise de la Vallière, qui, au tout début, n'était considérée que comme un paravent, destiné à détourner l'attention des courtisans de la faveur un peu trop poussée que le jeune monarque portait à l'épouse de son frère. Madame est favorable au stratagème mais qui est pris celui qui croyait prendre, car il va se retourner contre elle puisque, contre toute attente, le roi va tomber réellement amoureux de la jeune Louise !! Alors, les deux intrigantes vont désormais s'employer, après avoir fait d'elle leur paravent, à faire tomber Louise. Par le truchement d'une fausse lettre, la comtesse de Soissons révèle l'adultère du roi à la jeune reine Marie-Thérèse mais cette dernière est impuissante contre son époux.
Après cela, la comtesse de Soissons va se faire oublier jusqu'en 1679 et la fameuse Affaire des Poisons, qui a éclaté quelques années plus tôt avec le procès retentissant et l'exécutation de la marquise de Brinvilliers, fille d'un ancien Lieutenant Civil. Olympe, comme d'autres dames de la Cour -la Montespan, par excellence, devenue favorite après La Vallière-, est accusée d'avoir eu des commerces avec La Voisin et d'autres devineresses considérées comme des sorcières et des meurtrières d'enfants. La comtesse est rapidement dite « profonde en crimes et docteur en poisons ». On dit même qu'elle aurait décidé d'empoisonner Louise de La Vallière, bien que celle-ci soit entretemps entrée au Carmel. On accuse également la comtesse d'avoir empoisonné son époux, qui était pourtant plus que complaisant, ainsi que Marie Louise d'Orléans, la fille d'Henriette d'Angleterre et, par conséquent, nièce du roi !
C'est ces différentes accusations qui vont amener le roi à disgrâcier son ancienne amoureuse...le 23 janvier 1680, un an après l'éclatement du scandale, Olympe est priée de quitter Versailles mais aussi la France. Bien qu'elle ait clamé son innocence de tous ces crimes dont on l'accuse, Olympe est compromise aux yeux du roi qui la considère sans plus aucune indulgence. Elle va alors s'installer à Bruxelles et se met à parcourir l'Europe...elle va par exemple rejoindre en Espagne ses deux soeurs, Marie et Hortense puis, elle va se rendre chaque année en Angleterre. Elle revient néanmoins très souvent dans sa maison bruxelloise qu'elle a fait construire pour son fils, le Prince Eugène. Aujourd'hui, cette maison est connue des Bruxellois sous le nom de Maison de la Bellone.
Il paraîtrait que la veuve ait mené une vie plus que joyeuse et libéré à Bruxelles, entourée de favoris. Elle meurt finalement le 9 octobre 1708, à Bruxelles, dans des circonstances jamais élucidées.
III. Hortense, la jolie Mazarinette

Hortense Mancini naît à Rome en 1646. Elle fut considérée comme l'une des plus jolies femmes de son temps.
Elle arrive relativement tôt à Paris, puisqu'elle est seulement âgée de six ans. Elle est élevée sous l'oeil attentif de Mazarin, qui avait une tendresse toute paternelle pour la petite fille. Elle va être demandée en mariage par Charles II d'Angleterre lui-même puis par la duc de Savoie, mais le Cardinal ne crut pas pouvoir accepter un si immense honneur et les deux mariages n'eurent donc pas lieu.
Finalement, en 1661, à l'âge de quinze ans, Hortense est mariée au duc de La Meilleraye, sous la condition que ce dernier prendrait le nom et les armes de Mazarin, à la mort de ce dernier. A l'occasion de ses noces, il reçoit du Cardinal en personne les titres de duc de Mazarin, duc de Mayenne, prince de Château-Porcien, comte de Ferrette, de Belfort et de Rosemont, baron d'Altkirch, seigneur d'Issenheim et marquis de Guiscard, ce qui n'est tout de même pas négligeable !!
Quatre enfants vont naître de cette union, entre 1662 et 1666. Cette année-là, Hortense donne naissance à Paul-Jules, son dernier enfant, duc de Meilleraye et de Mazarin, héritier de ses parents. Auparavant, elle n'avait eu que trois filles : Marie-Charlotte, Marie-Anne et Marie-Olympe. Petite anecdote, Paul-Jules de La Meilleraye eut une fille qui se maria au marquis de Nesles...ce couple eut trois filles qui furent successivement les favorites de Louis XV !!
Cependant, l'union d'Hortense et de son mari ne fut absolument pas harmonieuse et ils ne formèrent jamais un couple unie. Hortense était en effet très jeune et vive, elle aimait le monde tandis que son mari, lui, était plutôt avare et jaloux, dévot à l'extrême et fuyant la société. Il obligea son épouse à renoncer au séjour parisien qui lui plaisait tant pour le suivre dans ses différents gouvernements. Par exemple, elle résidera avec lui au Grand-Logis de Mayenne.
Ce mariage devient si pénible à supporter pour Hortense qu'elle décide finalement de s'affranchir de ce qu'elle appelait un « esclavage odieux ». Comment ? Mais en partant, tout simplement. Elle va y arriver grâce à l'aide son frère Philippe de Nevers, qui va lui fournir des chevaux ainsi qu'une escorte pour se rendre à Rome, où elle compte rejoindre sa soeur Marie, devenue par mariage, la Connétable Colonna. Hortense s'enfuit la nuit du 13 juin 1668. Elle a vingt-deux ans, elle est mariée depuis sept années.
Lorsque le duc de La Meilleraye se rend compte de l'évasion de sa femme, il dépose plainte au Parlement contre son beau-frère, le duc de Nevers, qui a aidé Hortense à quitter la France et obtient contre sa jeune épouse un arrêt qui lui permet de la faire arrêter n'importe où et n'importe quand. Mais Hortense, qui doit subir de nombreuses tracasseries de la part de sa parentèle, écrit à son époux pour le prier de la pardonner et de la recevoir à nouveau, lui promettant de ne plus se conduire aussi légèrement mais il lui fit répondre sans aucun état d'âme que « quand elle aurait demeuré deux ans dans un couvent, il verrait ce qu'il aurait à faire. »
L'argent qu'elle avait emporté avec elle en partant étant épuisé, Hortense dû vendre ses pierreries à une somme dérisoire et bien en-dessous de leur valeur pour repasser en France. Elle revint au pays pour justement demander une pension sur les grands biens qu'elle avait apportés à son époux lors de leurs noces.
C'est alors que le roi Louis XIV va s'intéresser au cas d'Hortense...en effet, le monarque s'est déclaré comme son protecteur et il se montre tout à fait agacé par le comportement du duc de La Meilleraye. Il parvient à faire obtenir à le jeune femme une pension annuelle de 24 000 livres et 12 000 livres d'argent comptant, ce qui n'est quand même pas rien. Il l'autorise même à revenir à Rome, ce que son mari, bien sûr, désapprouve tout à fait, on peut s'en douter !
Hortense va quitter la cité romaine peu après sa soeur, Marie. Elle se retire alors à Chambéry, où elle va séjourner pendant trois années, dans une société de gens cultivés et de haute naissance. Après la mort de Charles-Emmanuel II de Savoie, qui, comme Louis XIV, s'était déclaré son protecteur, craignant de ne point trouver le même soutien auprès de la régente Marie-Jeanne, Hortense quitte la Savoie pour passer en Angleterre. Nous sommes en 1675. Elle est accompagnée lors de ce voyage par l'abbé de Saint-Réal, qui lui est très attaché.
Le roi d'Angleterre, Charles II, l'accueille avec bienveillance et lui octroie même une pension de 4000 livres sterling. Il se pourrait même que Charles II ait éprouvé plus que de la bienveillance pour la belle Italienne puisqu'elle aurait même remplacé dans le coeur du monarque sa maîtresse du moment, la duchesse de Portsmouth. Seulement, Hortense était bien plus sensible aux assiduités du prince de Monaco et cela refroidit quelqu'un peu le monarque anglais...Irrité, ce dernier décida de supprimer la pension qu'il avait accordée mais la rétablit quelques jours plus tard, honteux de s'être laissé abusé par la jalousie.
La maison d'Hortense devint bientôt un lieu prisé par les hommes d'esprit londoniens. On peut citer par exemple Justel, Vossius, Saint-Evremond ou encore, Leti. La jeune femme se piquait de littérature, mais, au goût des lettres, succéda bientôt le goût, beaucoup plus insidieux, du jeu...Hortense se met à jouer au jeu de la bassette, y passe des nuits et perd des sommes considérables.
Entourée d'une foule d'admirateurs, elle se décide tout de même à faire un choix et son choix se porte alors sur le baron de Banier, qui est un gentilhomme suédois. Cette faveur suscite la jalousie de Philippe de Savoie, neveu d'Hortense et fils de sa soeur Olympe. Le jeune homme va provoquer Banier en duel et le tuer d'un coup d'épée en 1683.
Très affectée, la jeune femme va faire tapisser sa chambre de noir et y rester enfermée pendant des jours, sans voir personne ni prendre aucune nourriture. C'est Saint-Evremond qui va parvenir à la faire revenir à la raison. Mais elle est déterminée à quitter l'Angleterre : Hortense souhaite passer en Espagne, maintenant et finir ses jours dans le même couvent où se trouvait déjà Marie Colonna, sa soeur. Saint-Evremond lui affirma qu'elle ne pourrait jamais s'accoutumer à la vie régulière et tranquille -monotone ?- d'une religieuse.
Comme sa santé s'améliorait, Hortense reprit avec plaisir sa vie mondaine d'autrefois et rouvrit donc sa porte à la brillante société londonienne. La Révolution de 1688, qui détrône le dernier Stuart pour y placer Guillaume de Nassau, stathouder des Provinces-Unies, la priva de la pension octroyée auparavant par Charles II. Hortense n'avait que cela comme ressource, elle se retrouve donc dans une situation plus que critique.
Le duc de Mazarin, son époux, profite de cette occasion pour lui intenter un nouveau procès et obtient qu'Hortense soit déchue de tout ses droits si jamais elle refusait de revenir auprès de lui pour tenir son rôle d'épouse. Hortense répliqua qu'ayant contracté des dettes en Angleterre, elle ne pouvait quitter l'île sans d'abord payer ses créanciers. Comme elle n'avait plus rien, ses meubles furent saisis et elle était exposée au plus grand dénuement quand le roi Guillaume, informé de sa situation, lui assura une pension, comme l'avait fait auparavant Charles II. Mais cette fois, Hortense ne devra se contenter que de 2000 livres sterling, soit la moitié de ce que lui avait accordé son royal amoureux -platonique.
Elle reprit ses habitudes, passant l'hiver à Londres, l'été à Chelsea, village des bords de la Tamise, où elle savourait les plaisirs d'une vie à la campagne. C'est là qu'elle tombe malade et qu'elle meurt, le 2 juillet 1699. A sa mort, en France, les habitants de Mayenne firent célébrer un service pour l'âme de leur duchesse et envoyèrent au duc, son fils, une lettre de condoléances.
Les Mémoires que nous connaissons aujourd'hui et qui sont signés du nom de la duchesse Mazarin n'émanent pas de sa main mais de celle de l'abbé de Saint-Réal, un proche d'Hortense. La première édition, rare aujourd'hui, date de 1675 et est possédée par Desmaizeaux.
Elle arrive relativement tôt à Paris, puisqu'elle est seulement âgée de six ans. Elle est élevée sous l'oeil attentif de Mazarin, qui avait une tendresse toute paternelle pour la petite fille. Elle va être demandée en mariage par Charles II d'Angleterre lui-même puis par la duc de Savoie, mais le Cardinal ne crut pas pouvoir accepter un si immense honneur et les deux mariages n'eurent donc pas lieu.
Finalement, en 1661, à l'âge de quinze ans, Hortense est mariée au duc de La Meilleraye, sous la condition que ce dernier prendrait le nom et les armes de Mazarin, à la mort de ce dernier. A l'occasion de ses noces, il reçoit du Cardinal en personne les titres de duc de Mazarin, duc de Mayenne, prince de Château-Porcien, comte de Ferrette, de Belfort et de Rosemont, baron d'Altkirch, seigneur d'Issenheim et marquis de Guiscard, ce qui n'est tout de même pas négligeable !!
Quatre enfants vont naître de cette union, entre 1662 et 1666. Cette année-là, Hortense donne naissance à Paul-Jules, son dernier enfant, duc de Meilleraye et de Mazarin, héritier de ses parents. Auparavant, elle n'avait eu que trois filles : Marie-Charlotte, Marie-Anne et Marie-Olympe. Petite anecdote, Paul-Jules de La Meilleraye eut une fille qui se maria au marquis de Nesles...ce couple eut trois filles qui furent successivement les favorites de Louis XV !!
Cependant, l'union d'Hortense et de son mari ne fut absolument pas harmonieuse et ils ne formèrent jamais un couple unie. Hortense était en effet très jeune et vive, elle aimait le monde tandis que son mari, lui, était plutôt avare et jaloux, dévot à l'extrême et fuyant la société. Il obligea son épouse à renoncer au séjour parisien qui lui plaisait tant pour le suivre dans ses différents gouvernements. Par exemple, elle résidera avec lui au Grand-Logis de Mayenne.
Ce mariage devient si pénible à supporter pour Hortense qu'elle décide finalement de s'affranchir de ce qu'elle appelait un « esclavage odieux ». Comment ? Mais en partant, tout simplement. Elle va y arriver grâce à l'aide son frère Philippe de Nevers, qui va lui fournir des chevaux ainsi qu'une escorte pour se rendre à Rome, où elle compte rejoindre sa soeur Marie, devenue par mariage, la Connétable Colonna. Hortense s'enfuit la nuit du 13 juin 1668. Elle a vingt-deux ans, elle est mariée depuis sept années.
Lorsque le duc de La Meilleraye se rend compte de l'évasion de sa femme, il dépose plainte au Parlement contre son beau-frère, le duc de Nevers, qui a aidé Hortense à quitter la France et obtient contre sa jeune épouse un arrêt qui lui permet de la faire arrêter n'importe où et n'importe quand. Mais Hortense, qui doit subir de nombreuses tracasseries de la part de sa parentèle, écrit à son époux pour le prier de la pardonner et de la recevoir à nouveau, lui promettant de ne plus se conduire aussi légèrement mais il lui fit répondre sans aucun état d'âme que « quand elle aurait demeuré deux ans dans un couvent, il verrait ce qu'il aurait à faire. »
L'argent qu'elle avait emporté avec elle en partant étant épuisé, Hortense dû vendre ses pierreries à une somme dérisoire et bien en-dessous de leur valeur pour repasser en France. Elle revint au pays pour justement demander une pension sur les grands biens qu'elle avait apportés à son époux lors de leurs noces.
C'est alors que le roi Louis XIV va s'intéresser au cas d'Hortense...en effet, le monarque s'est déclaré comme son protecteur et il se montre tout à fait agacé par le comportement du duc de La Meilleraye. Il parvient à faire obtenir à le jeune femme une pension annuelle de 24 000 livres et 12 000 livres d'argent comptant, ce qui n'est quand même pas rien. Il l'autorise même à revenir à Rome, ce que son mari, bien sûr, désapprouve tout à fait, on peut s'en douter !
Hortense va quitter la cité romaine peu après sa soeur, Marie. Elle se retire alors à Chambéry, où elle va séjourner pendant trois années, dans une société de gens cultivés et de haute naissance. Après la mort de Charles-Emmanuel II de Savoie, qui, comme Louis XIV, s'était déclaré son protecteur, craignant de ne point trouver le même soutien auprès de la régente Marie-Jeanne, Hortense quitte la Savoie pour passer en Angleterre. Nous sommes en 1675. Elle est accompagnée lors de ce voyage par l'abbé de Saint-Réal, qui lui est très attaché.
Le roi d'Angleterre, Charles II, l'accueille avec bienveillance et lui octroie même une pension de 4000 livres sterling. Il se pourrait même que Charles II ait éprouvé plus que de la bienveillance pour la belle Italienne puisqu'elle aurait même remplacé dans le coeur du monarque sa maîtresse du moment, la duchesse de Portsmouth. Seulement, Hortense était bien plus sensible aux assiduités du prince de Monaco et cela refroidit quelqu'un peu le monarque anglais...Irrité, ce dernier décida de supprimer la pension qu'il avait accordée mais la rétablit quelques jours plus tard, honteux de s'être laissé abusé par la jalousie.
La maison d'Hortense devint bientôt un lieu prisé par les hommes d'esprit londoniens. On peut citer par exemple Justel, Vossius, Saint-Evremond ou encore, Leti. La jeune femme se piquait de littérature, mais, au goût des lettres, succéda bientôt le goût, beaucoup plus insidieux, du jeu...Hortense se met à jouer au jeu de la bassette, y passe des nuits et perd des sommes considérables.
Entourée d'une foule d'admirateurs, elle se décide tout de même à faire un choix et son choix se porte alors sur le baron de Banier, qui est un gentilhomme suédois. Cette faveur suscite la jalousie de Philippe de Savoie, neveu d'Hortense et fils de sa soeur Olympe. Le jeune homme va provoquer Banier en duel et le tuer d'un coup d'épée en 1683.
Très affectée, la jeune femme va faire tapisser sa chambre de noir et y rester enfermée pendant des jours, sans voir personne ni prendre aucune nourriture. C'est Saint-Evremond qui va parvenir à la faire revenir à la raison. Mais elle est déterminée à quitter l'Angleterre : Hortense souhaite passer en Espagne, maintenant et finir ses jours dans le même couvent où se trouvait déjà Marie Colonna, sa soeur. Saint-Evremond lui affirma qu'elle ne pourrait jamais s'accoutumer à la vie régulière et tranquille -monotone ?- d'une religieuse.
Comme sa santé s'améliorait, Hortense reprit avec plaisir sa vie mondaine d'autrefois et rouvrit donc sa porte à la brillante société londonienne. La Révolution de 1688, qui détrône le dernier Stuart pour y placer Guillaume de Nassau, stathouder des Provinces-Unies, la priva de la pension octroyée auparavant par Charles II. Hortense n'avait que cela comme ressource, elle se retrouve donc dans une situation plus que critique.
Le duc de Mazarin, son époux, profite de cette occasion pour lui intenter un nouveau procès et obtient qu'Hortense soit déchue de tout ses droits si jamais elle refusait de revenir auprès de lui pour tenir son rôle d'épouse. Hortense répliqua qu'ayant contracté des dettes en Angleterre, elle ne pouvait quitter l'île sans d'abord payer ses créanciers. Comme elle n'avait plus rien, ses meubles furent saisis et elle était exposée au plus grand dénuement quand le roi Guillaume, informé de sa situation, lui assura une pension, comme l'avait fait auparavant Charles II. Mais cette fois, Hortense ne devra se contenter que de 2000 livres sterling, soit la moitié de ce que lui avait accordé son royal amoureux -platonique.
Elle reprit ses habitudes, passant l'hiver à Londres, l'été à Chelsea, village des bords de la Tamise, où elle savourait les plaisirs d'une vie à la campagne. C'est là qu'elle tombe malade et qu'elle meurt, le 2 juillet 1699. A sa mort, en France, les habitants de Mayenne firent célébrer un service pour l'âme de leur duchesse et envoyèrent au duc, son fils, une lettre de condoléances.
Les Mémoires que nous connaissons aujourd'hui et qui sont signés du nom de la duchesse Mazarin n'émanent pas de sa main mais de celle de l'abbé de Saint-Réal, un proche d'Hortense. La première édition, rare aujourd'hui, date de 1675 et est possédée par Desmaizeaux.
© Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.
Pour en savoir plus :
-Les petites Mazarines, Pierre Combescot. Biographie.
-Marie Mancini, la première passion de Louis XIV, Claude Dulong. Biographie.
-Les Femmes du Roi Soleil, Simone Bertière. Biographie.
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