L'Intermède Art
Les Ménines (1656)

Les Ménines (Las Meninas, en espagnol, ce qui signifie ni plus ni moins les demoiselles d'honneur) est l'un des tableaux les plus célèbres de la peinture baroque espagnol et réalisé par le peintre de Cour Diego Velàsquez, proche de la Couronne espagnole. Le tableau date de l'année 1656, il a été réalisé à la peinture à l'huile et est aujourd'hui exposé au Musée du Prado à Madrid. C'est un tableau immense, de plus de 3 mètres de haut et 2 mètres de large. Quand il réalise ce tableau, Velàsquez est au service de Philippe IV depuis 33 ans.

Détail de la petite infante Marguerite-Thérèse
La composition de ce tableau est relativement complexe et donc, très énigmatique : une relation étrange se crée entre les personnages peints sur la toile et le spectateur. En effet, la toile interroge le lein entre réalité et illusion.
Le tableau représente une riche pièce du palais de l'Alcàzar de Madrid : nous sommes alors sous le règne du roi Philippe IV de Habsbourg, qui, pour faire un parallèle avec l'Histoire de France, est le frère de la reine Anne d'Autriche, mère de Louis XIV. Plusieurs personnages de la Cour y sont représentés. Au premier plan, la petite fille en riche robe de Cour à vertugadin est une infante, Marguerite-Thérèse, âgée de cinq ans, fille de Philippe IV et Marie-Anne d'Autriche, par ailleurs demi-soeur de Marie-Thérèse, qui sera reine de France. La petite fille est entourée de ses demoiselles d'honneur -doña Isabel de Velasco, qui fait la révérence derrière la princesse, et doña María Agustina Sarmiento de Sotomayor- mais aussi d'un chaperon, en tenue de dueil -Marcella de Ulloa-, d'un garde du corps, d'une naine -les nains et les bouffons étaient particulièrement appréciés à la Cour d'Espagne et cela, depuis la Renaissance-, richement vêtue, d'un enfant italien -Nicola Pertusato- et d'un chien. Le personnage que l'on aperçoit derrière eux, qui tient palette et pinceaux et porte sur son vêtement la croix rouge de l'Ordre de Santiago, n'est autre que Velàsquez lui-même, se représentant en train de peindre. Il regarde au-delà de sa propre peinture, donc, vers le spectateur. Dans un miroir se réfléchit l'image du roi et de la reine d'Espagne -Philippe IV et Marie-Anne- qui semblent se trouver à la place du spectateur : c'est donc eux que Velàsquez est en train de regarder et de peindre, sur la toile dont on ne voit que le châssis. Dans la porte à l'arrière-plan, on aperçoit un personnage tout en noir qui est très certainement Don José Nieto Velázquez, chambellan de la reine et possible parent du peintre. Il apparaît comme une simple silhouette en contre-jour. Sur les neuf personnages représentés face au spectateur, cinq ont le regard tourné vers le couple royal.
La technique du miroir a été utilisée bien avant Velàsquez, par Van Eyck dans ses Epoux Arnolfini, par exemple. Velàsquez réutilise également cet effet dans plusieurs de ses tableaux : ainsi, Le Christ dans la maison de Marthe et Marie (1618) ou encore, Vénus à son miroir (1644-1648).
Les Ménines est aujourd'hui reconnu comme l'une des toiles les plus importantes de la peinture occidentale. Le peintre baroque Luca Giordano a dit de cette oeuvre qu'elle représente la « théologie de la peinture » tandis que Thomas Lawrence la qualifia de « philosophie de l'art ». Le peintre possédait égalemet un statut social relativement élevé en étant proche de la Couronne, ce qui n'était souvent pas le cas à l'époque. Il bénéficiait également d'un champ de libertés relativement larges et inhabituel à ce poste si éminent. Il sera anobli par le roi Philippe IV et nommé maître des appartements du Palais en 1651, quelques années seulement avant la représentation des Ménines. Certains ont d'ailleurs considéré cette toile comme un véritable curriculum vitae du peintre voire, un condensé de sa carrière fulgurante menée auprès du roi d'Espagne.
La technique du miroir a été utilisée bien avant Velàsquez, par Van Eyck dans ses Epoux Arnolfini, par exemple. Velàsquez réutilise également cet effet dans plusieurs de ses tableaux : ainsi, Le Christ dans la maison de Marthe et Marie (1618) ou encore, Vénus à son miroir (1644-1648).
Les Ménines est aujourd'hui reconnu comme l'une des toiles les plus importantes de la peinture occidentale. Le peintre baroque Luca Giordano a dit de cette oeuvre qu'elle représente la « théologie de la peinture » tandis que Thomas Lawrence la qualifia de « philosophie de l'art ». Le peintre possédait égalemet un statut social relativement élevé en étant proche de la Couronne, ce qui n'était souvent pas le cas à l'époque. Il bénéficiait également d'un champ de libertés relativement larges et inhabituel à ce poste si éminent. Il sera anobli par le roi Philippe IV et nommé maître des appartements du Palais en 1651, quelques années seulement avant la représentation des Ménines. Certains ont d'ailleurs considéré cette toile comme un véritable curriculum vitae du peintre voire, un condensé de sa carrière fulgurante menée auprès du roi d'Espagne.

Le couple royal espagnol, dans le reflet d'un miroir placé face au spectateur
Le peintre

TheQueenAnna, Posté le mardi 19 novembre 2013 13:59
Superbe article ! Hâte de voir le prochain intermède :)