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La Religieuse, Denis Diderot

La Religieuse, Denis DiderotUn de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré, Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que Suzanne Simonin était censée avoir écrits à l'attention de Croismare. 
« Effrayante satire des couvents » - la formule est de Diderot -, ce roman d'une destinée malheureuse est d'une impitoyable vérité. Mais d'une vérité également engagée, car derrière la voix de Suzanne, résonne celle de l'auteur lui-même, qui ne consent pas à voir l'épanouissement humain entravé par l'enfermement ni les exigences de la nature bafouées par la complaisance conjointe des familles et de l'Eglise. Diderot y est présent tout entier. 
 
"Le même mal vient, où de Dieu qui nous éprouve, ou du Diable qui nous tente."
 
Ma note : ★★★★★★★★★★
 
Mon avis :

Parce qu'elle est une enfant illégitime et que sa mère cherche à tout prix à expier sa faute, Suzanne Simonin est placée, à l'âge de seize ans, dans un couvent. Il n'était pas rare que l'on place les jeunes filles de bonne famille au couvent, au XVIIIème siècle mais elles en sortaient souvent à dix-sept ou dix-huit ans pour entrer dans le monde et se marier. Pour Suzanne, rien de tout ça. Elle va rester enfermer dans la clôture et va devoir prononcer ses voeux, bien qu'elle ne le souhaite pas. Commence alors un véritable calvaire pour cette jeune femme que les autres religieuses essaient de mater. A Longchamp, elle doit supporter les cruautés d'une mère supérieure qui monte toute la communauté contre elle, jusqu'à ce qu'enfin, grâce à l'intervention providentielle d'un avocat qui se prend de pitié pour elle, elle puisse quitter le couvent et ses anciennes soeurs. Suzanne échoue alors à Arpajon, où elle devient la favorite de la mère supérieure, mais sans se rendre compte de la perversité que cette dernière entretient avec elle...
Vous l'aurez compris en lisant ce court résumé, c'est un pamphlet absolument pas dissimulé que Diderot nous livre là, bien au contraire. L'auteur, chef de file du mouvement des Lumières avec Voltaire, Rousseau, d'Alembert, n'hésite pas à prendre la plume pour dénoncer sans détour la société de son temps et surtout, les couvents, qu'il considère d'un très mauvais oeil. Récit très ancré dans son siècle, dans une époque de bouleversements et de progrès de la pensée, La Religieuse est un texte efficace et percutant. En forme de long monologue, le texte donne la parole à la jeune Suzanne, qui écrit ses mémoires pour montrer ce qu'elle a pu vivre et que ce que l'on raconte sur les couvents n'est pas faux. Sont ainsi dépeints le fanatisme de certaines soeurs, la folie des unes, parfois celles qui n'ont pas librement prononcé leurs voeux, et la perversité des autres, comme la mère supérieure d'Arpajon, qui entretient des liaisons quasi-charnelles avec ses soeurs et parvient à manipuler leur esprit avec habileté, pour les persuader que leurs relations ne sont pas coupables.
Derrière le récit de Suzanne, on sent bien la dénonciation de l'homme des Lumières, l'auteur de l'Encyclopédie, l'homme aux idées révolutionnaires -révolutionnaires dans le sens de progressives- qui sont d'ailleurs en passe de modifier toute notre société et de nous livrer un nouvel idéal de vie, en cette seconde moitié du XVIIIème siècle. Nous ne sommes pas loin de la Révolution et de ses bouleversements, nous ne sommes pas loin de l'abolition des ordres religieux, qui sera effective en 1790 et fera fermer aux couvents et aux abbayes leurs portes, ouvertes parfois depuis des siècles, depuis le Moyen Âge, pour certaines...
Pour autant, La Religieuse n'est pas un brûlot contre l'Eglise. Diderot fait bien la distinction entre l'institution conventuelle et l'Eglise. Ce sont les couvents ici qui sont dans sa ligne de mire et surtout, la prononciation de voeux contre le gré du postulant. On sent bien l'interrogation de l'auteur devant l'habitude de plus en plus spontanée qu'ont les familles de placer leurs rejetons au couvent, sans se soucier forcément de leurs motivations les plus intimes. A-t-on besoin de se cloîtrer pour rendre grâce à Dieu et croire en Lui ? Voilà la question fondamentale que l'on retrouve en trame du roman. Se garantit-on sa place en paradis parce que l'on décide de se détourner de la société des hommes pour entrer en religion ? Est-on meilleur chrétien parce qu'on prononce des voeux contraignants ? La croyance n'est pas dénoncé ici comme une ineptie ou quoi que ce soit d'autre. Nous ne sommes pas encore au XIXème siècle, où la France va connaître une période de déchristianisation massive. Diderot ne met en aucun cas en accusation les personnes qui croient, honorent les fêtes du calendrier et se rendent à la messe le dimanche. Au contraire. Il dénonce l'institution conventuelle qui s'essouffle et donne une image d'elle chaque jour plus ternie.
En ce qui concerne le style, bien évidemment, rien à dire. Le livre est facile d'accès, écrit en français particulièrement accessible. Nous sommes face à un récit bien pensé et bien écrit, le style est vraiment un plaisir pour les yeux et si vous aimez les classiques, vous aimerez sûrement ce roman, sans aucun doute. Personnellement, je n'avais jamais tenté de lire un livre de Diderot : le côté philosophique de son oeuvre me rebutait un peu étant donné que la philo, ce n'est pas mon truc. Eh bien, malgré quelques petits passages où Diderot fait référence à l'état de nature etc..., ce livre reste un roman tout à fait intéressant et cet aspect philosophique ne gêne en rien. Je vous le conseille vraiment, si vous souhaitez découvrir Diderot autrement que comme un philosophe, optez pour La Religieuse.

 
En Bref :
Les + : un texte efficace, percutant et beau. Un bon classique. 
Les - : Aucun. 
 
 
La Religieuse, Denis Diderot
 
Tags : Roman, Classiques, XVIIIème siècle
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#Posté le vendredi 05 juillet 2013 08:04

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lamalleauxlivres, Posté le dimanche 25 août 2013 06:13

Tu donnes envie de le lire, en tout cas ! :)


Leslecturesdebibliophile, Posté le samedi 24 août 2013 05:23

J'avais vraiment adoré ce roman! Avec du recul, je me dis que c'était vraiment un beau pamphlet!


Elodie Missonnier, Posté le mardi 16 juillet 2013 21:00

Waouw, quelle chronique! Je viens de l'acheter, je pense le lire rapidement :)


LivrAvous, Posté le dimanche 07 juillet 2013 15:14

Je crois l'avoir dans ma PAL déjà, mais si ce n'est pas le cas je vais le rajouter de suite !
Ton avis est très bien argumenté et il me donne envie de savoir ce que Diderot dit/pense de l'Église.
Prochainement je vais lire "Le neveu de Rameau" de l'auteur, je connaîtrais ainsi déjà un peu son style d'écriture.


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