
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Pour nous, en Europe, qui n'avons pas connu la ségrégation, c'est un pan de l'Histoire du monde qui ne fait pas partie de notre histoire personnelle et pourtant, ne pas se sentir touché, un tant soit peu concerné, est impossible. Cette histoire est presque universelle. Au-delà du contexte du début des années 60, cette histoire privilégie énormément l'humain et les relations entre les humains. Et ça, que nous soyons en Europe, en Amérique, à Bornéo ou au fin fond de l'Amazonie ou du Sahel, on y est confronté un jour ou l'autre. Le regard des autres, la couleur de peau, le paraître qui prend le pas sur l'être.
Le Mississippi état dans lequel se passe cette Histoire fait partie des anciens états sudistes confédérés, pro-esclavage. Kathryn Stockett nous dépeint une société compartimentée entre Noirs et Blancs, qui vit au rythme des lois ségrégationnistes et séculaires et que personne ne semble vouloir remettre en cause. Depuis toujours, les Noirs travaillent pour les Blancs, dans leurs maisons comme domestiques, dans leurs plantations comme employés agricoles. Aibileen et Minny, les deux héroïnes noires, travaillent chacune chez deux Blanches de Jackson. Elles sont deux des trois narratrices. La troisième est une Blanche, une fille d'exploitant agricole, Eugenia "Skeeter" Phelan, qui a grandi sur la plantation de coton de ses parents, à cinq minutes de la ville. Cette jeune femme, très attachée à la bonne qui l'a élevée dans son enfance va s'associer avec Minny et Aibileen pour enfin apporter un éclairage sur les conditions de vie des Noirs dans les Etats du Sud et la façon dont ils sont traités par leurs employeurs Blancs.
L'histoire, écrite avec un style incisif, spontané et percutant, permet au lecteur de s'y plonger tout de suite, sans réfléchir. L'intrigue se déroule, nette, limpide, sous nous yeux. On rit des réparties de Minny, on s'émeut devant les embûches qui ont surgit sur le chemin d'Aibileen, la bonne vieillissante, usée par la vie et par les peines. On se révolte avec Skeeter, la jeune Blanche qui aimerait changer les choses et faire bouger le monde. On s'identifie beaucoup à elle, par certains aspects. En tous cas, pour moi, ce fut le cas. On s'agace avec les bonnes de la nonchalance voire de la bêtise de leurs patronnes, on s'énerve aussi contre elles quand elles dépassent les bornes.
Pour moi, ce livre est une jolie découverte. Pas un coup de (l) comme dit plus haut, mais...presque. Je ne regrette pas du tout de m'être plongée dans ce livre même si je ne savais pas du tout ce que j'allais y trouver en l'ouvrant à la première page. Finalement, je me suis laissée entraîner dans cette histoire, jolie, forte, émouvante, drôle par moments, également. Kathrynn Stockett parvient à dédramatiser son propos mais La Couleur des Sentiments ne reste pas un livre léger, au sens littéral du terme, que l'on lit pour se divertir. Non, c'est quand même bien plus profond que ça, ce n'est pas du tout une lecture détente. Mais je vous conseille tout de même ce livre. Ne vous effrayez pas des 608 pages, le livre est certes un pavé mais c'est trompeur. Il se lit vraiment très vite et je ne suis pas la seule à avoir ressenti ça. :)
Si vous avez aimé Ne Tirez pas sur l'Oiseau Moqueur, de Harper Lee, je ne peux que vous conseiller d'autant plus ce livre.

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lemillefeuilles, Posté le mercredi 22 mai 2013 04:43
Je viens de le lire, et j'ai adoré !