
Malgré la disparition mystérieuse de ses parents, la petite Elora, recueillie par la baronne Hélène de Sassenage, coule des jours heureux au coeur du Vercors. Elle n'ignore rien de ses origines et, déjà, sent bouillir en elle le sang des fées.
Aussi lorsqu'elle trébuche, dans les bois, sur la dépouille d'un messager, n'hésite-t-elle pas à le fouiller. Sur le cadavre, elle trouve une lettre qui va ramener le tumulte dans leur vie.
Pour sauver son unique amour, la baronne Hélène prend bientôt la route de Rome où elle affrontera un pape pervers et fornicateur. Sur ses talons, la petite Elora, l'enfant de l'espoir, emprunte un chemin qui l'attend depuis longtemps.
Terra Incognita, tome 2
Ils sont tous là. Revenus pour le salut des Hautes Terres...
Algonde, délivrée des eaux du Furon, a rompu la malédiction et retrouvé les siens. Elora, d'abord, sa fille aux pouvoirs si précieux, dont le rôle sera déterminant dans l'affrontement qui s'annonce. Constantin, l'enfant d'Hélène de Sassenage et du défunt Prince Djem. Mathieu, enfin, son amour perdu...D'Istanbul, d'Italie, des déserts égyptiens, ils accourent à l'appel de la prophétie. Il est temps de mettre fin aux agissements de Marthe, l'infâme Harpie.
Temps, pour la reine de lumière, d'entrer enfin dans son royaume.
(Elora, tome 1)
Ma note : ★★★★★★★★★★
Mais je partais quand même avec une petite appréhension parce que les histoires de Mireille Calmel, bien qu'ayant une trame de fond historique, sont quand même empreints de fantastique voire de fantasy. Or, ce sont les deux genres littéraires qui m'attirent le moins. Je n'aime vraiment pas ça. Dans un livre fantastique, j'ai toujours envie de chercher la part rationnelle et cartésienne, même quand il n'y en pas.
J'avais donc très peur de ne pas accrocher et, effectivement, c'est mal parti quand j'ai débuté ma lecture du tome 1, Elora. Qu'est-ce que c'était long, ce début ! Je n'étais absolument pas captivée, je me suis dit, ouh là là...mais j'avais quand même envie d'aller jusqu'au bout, histoire de ne pas avoir un jugement trop hâtif. J'avais envie de lire cette saga du début à sa fin.
Au cours du tome 1, ça s'est ensuite relativement vite débloqué. J'ai fini par entrer dans l'histoire, lorsque cette dernière s'est mise en marche. Mais j'ai été largement plus emportée par le tome 2, pourtant beaucoup moins basé sur l'historique...Terra Incognita est plutôt consacré à l'élucidation-même de la prophétie et à la mise en place du plan d'Elora, désignée comme la reine de lumière, pour gagner son royaume des Hautes-Terres, tenu par une Harpie, Marthe, qui tente de la repousser sur terre. Mais j'ai trouvé cette histoire tellement bien menée et maîtrisée que ça a passé tout seul. Je crois en fait que j'ai réussi à passer au dessus du côté fantastique, pourtant très présent, pour ne m'intéresser qu'aux personnages, tous intéressants et complexes.
Dans le tome 1, par contre, j'ai été sidérée par la restitution du contexte historique. Mireille Calmel n'a pas choisi le plus facile, en plus, en situant son histoire entre les années 1494 et 1495. En France, Charles VIII est au pouvoir depuis une dizaine d'années, depuis la mort de son père Louis XI et il revendique la possession du duché de Milan mais surtout, du royaume de Naples, au sud de l'Italie, déchirée par des guerres intestines et des luttes d'intérêt. Au Vatican, c'est Alexandre VI Borgia qui a accédé à la fonction suprême et transforme le lieu saint emblématique du catholicisme en lupanar, avec ses enfants pervertis (son âme damnée n'est autre que César, l'un de ses fils).
Ce n'est pas la période historique la plus facile à cerner à comprendre. L'histoire de l'Italie est bien différente de la notre, puisque l'Italie, avant le XIXème siècle, n'a jamais été un Etat bien unifié mais une multitude de villes-états qui s'administraient elles-mêmes. Entre les alliances, les luttes pour le pouvoir, les influences diverses et variées, c'est parfois difficile de s'y retrouver.
Mais on sent que Mireille Calmel a fait d'énormes recherches, un grand travail historique en amont, avant la rédaction de son livre. Cela lui donne donc une consistance, une vraisemblance non négligeable, qui ne se recoupe finalement pas si mal avec le contexte de l'époque...Il est en effet assez étrange de voir les Borgia désamparés devant la magie. :)
En ce qui concerne le contexte purement magique, j'ai parfois eu du mal à tout comprendre, notamment au niveau de la légende de Mélusine, parce que Mireille Calmel a pris quelques libertés avec le mythe médiéval. Mais dans l'ensemble, étant donné qu'elle reprend plusieurs fois l'histoire de Mélusine et des ses deux soeurs, Mélior et Plantine, on finit par s'y retrouver. J'ai quand même parfois relu des passages deux ou trois fois, pour être bien sûre de tout saisir.
Enfin, le style de l'auteur m'a beaucoup plu et je pense bien sûr que ceci a joué un grand rôle dans mon avis final. Mireille Calmel a tantôt un style froid et incisif, tantôt plus chaleureux. On sent qu'elle adapte sa plume à tous ses personnages.
La Reine de Lumière est aussi une belle réflexion sur l'Humain. Au-delà des liens magiques, chaque personnage n'est qu'un homme, ou une femme, avec ses travers, ses doutes, ses tentations. Le message en toile de fond serait de ne peut-être pas juger trop vite les autres...que tout au long de notre vie, chacun de nous fait ce qu'il peut et que personne n'est à l'abri des erreurs. Une belle leçon de vie à méditer, finalement...

Sable, Posté le dimanche 05 janvier 2014 12:19
En fait, "La reine de lumière" est le second cycle de la saga de "La légende des Hautes-Terres", le premier s'intitulant "Le chant des sorcières" (en 3 tomes).
J'ai lu tous les livres de M.Calmel, car je fond face à ce melting-pot de fantastique et d'histoire ; ma saga préférée étant celle de "Lady Pirate".
Je trouve que le cycle de "La Reine de Lumière", en particulier "Elora", est plus agréable et prenant que les tomes du premier cycle.