
Seul Jésus s'élève contre la vindicte populaire : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. » Dans la Palestine occupée par les Romains, le peuple juif est divisé : les nantis penchent pour la collaboration avec l'occupant, tandis que les Zélotes le combattent. De leur côté, les prêtres tentent de préserver leurs privilèges. Jésus, lui, prêche l'amour du prochain et chasse violemment les marchands du Temple... Au coeur de ces conflits, que va devenir Deborah après avoir échappé à la mort ? Dans ce bouleversant roman, Régine Deforges réinvente la vie de ceux et de celles qui suivirent un homme nommé Jésus, entre doute et foi, entre fidélité et trahison.
"La justice ne peut être laissée aux mains des hommes."
Ma note : ★★★★★★★★★★
Ce n'est pas le meilleur Régine Deforges que j'ai lu. Pas mal, mais pas formidable non plus. Ça reste un roman qui se laisse lire assez facilement mais ça n'est pas un coup de coeur. Tout d'abord, je m'attendais à ce que l'intrigue soit plus recentrée sur Deborah, qui est censée être l'héroïne du récit, vu le titre. Finalement, ce n'est pas flagrant...Régine Deforges s'appuie beaucoup sur les Écritures, sur les Évangiles et c'est en fait un récit des derniers mois de Jésus que l'on a ici. L'épisode du « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. » est très peu abordé, on passe dessus très vite. Deborah rejoint ensuite le groupe des fidèles du Christ mais elle n'est finalement qu'une parmi d'autres.
Ensuite, j'ai beaucoup aimé les dialogues, très incisifs et beaux mais les parties narratives sont plus lourdes, moins fluides. Certains auteurs sont souvent plus doués pour les dialogues, je crois que c'est le cas de Régine Deforges, qui rend ses personnages très vivants grâce à des dialogues très bien tournés.
Les Evangiles sont traitées de façon très littérale, on n'a pas réellement un roman historique comme le fait Marek Halter, par exemple, qui écrit beaucoup sur les personnages bibliques sans forcément s'appuyer sur ce qui a été dit dans les textes sacrés. Ici, ce n'est pas le cas. Régine Deforges reprend finalement les Écritures et ne fait que les retranscrire dans son roman. C'est un peu dommage parce que cela donne de l'invraisemblance au récit. Que Jésus ait guéri des gens, certes, mais qu'il ait ressuscité des gens, non. Même le plus insensé n'y croirait pas. J'avoue que cela m'a un peu gênée. La multiplication des pains, la pêche miraculeuse, oui, d'accord...ce sont des épisodes très connus mais tout à fait légendaires. J'avoue que j'aime les romans où les personnages de la Bible sont traités comme de simple protagonistes de l'Histoire et non pas comme des dieux en puissance. Ce n'est pas très dérangeant non plus mais ce n'est pas ce que j'ai préféré dans le bouquin.
Bref, j'ai un avis assez mitigé finalement. Je n'ai pas détesté, loin de là, d'ailleurs. L'histoire est pleine de rebondissements et le contexte historique (le vrai. Enfin, de l'Histoire !!) est assez bien retranscrit. C'est en fait le côté biblique au premier degré qui m'a un peu gênée dans la lecture et le manque de fluidité dans les parties narratives. Ça reste quand même une bonne lecture, je ne regrette pas.
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